Les cathédrales construites par des immigrés musulmans? Des profs dénoncent l’islamisme à l’école

Le refus de dire le mot «cochon», d’apprendre la théorie de l’évolution ou de regarder un documentaire sur l'accouchement. Après la décapitation de Samuel Paty, des enseignants français constatent auprès du Parisien avec amertumes qu’au nom de leur religion certains élèves renoncent catégoriquement à se plier aux valeurs républicaines.
Sputnik

Indignés par le meurtre sanglant de leur collègue Samuel Paty, plusieurs enseignants, évoquant leur propre expérience, déplorent au Parisien le fait que certains de leurs élèves issus du milieu musulman contestent ouvertement la laïcité alors que la hiérarchie de l’école préfère fermer les yeux sur ce qui se passe.

Une enseignante estime que Samuel Paty a «provoqué» l’acte terroriste

Ainsi, une maîtresse de CM1 dans une école du Val-d'Oise se rappelle du jour où, lors d’une séance de vocabulaire sur les animaux de la ferme, personne dans la classe n'a voulu dire le mot «cochon» qui, selon le père d’un des élèves, est interdit de prononcer.

Une autre professeure, d’un collège de l'Essonne, où elle enseigne les SVT (sciences de la vie et de la terre) depuis une vingtaine d’années, parle d’une situation qui s’aggrave «depuis sept ans environ». À titre d’exemple, elle cite un élève qui, il y a quelques semaines, la prévient que «ce ne sera pas la peine de venir» leur parler de Darwin ou un autre élève qui après chaque cours sur la sexualité lui souffle qu'elle «devrait avoir honte». Sans oublier certaines jeunes filles qui se bouchent les yeux et les oreilles quand elle projette un documentaire sur l'accouchement.

«Les élèves me disent ce que je veux entendre pour avoir les notes qu'il faut dans les évaluations, mais ils n'en pensent pas moins. Je le sais très bien. C'est toujours ce que les élèves ont vu ou lu en dehors de l'école qui fait foi à leurs yeux. On ne fait pas le poids», confie-t-elle.

L’autorité des imams du quartier?

D’après Bruno, professeur d'histoire-géographie en Île-de-France, il y a des jeunes qui écoutent plus «les imams du quartier» que leurs enseignants. Ainsi, un élève était persuadé que c’étaient des immigrés musulmans qui avaient construit les cathédrales de France.

«J'avais beau lui expliquer que, au Moyen Âge, il n'y avait pas d'immigrés, rien ne surpassait la parole de son imam», déplore-t-il.

Bruno dévoile également que par le passé il a été convoqué au rectorat puis «suspendu à titre conservatoire». Et cela parce qu’il a constitué un dossier sur des élèves qui ne le laissaient pas faire cours sur le catholicisme.

«Les profs continueront d'être seuls»

Bruno n’est pas le seul qui dénonce le fait que la hiérarchie préfère ignorer le problème. Arnaud, professeur de lettres dans le Val-de-Marne se rappelle d’élèves qui, lors d’une visite au lycée Henri-IV, ont décidé d’en sortir lorsqu’il a expliqué que c’était un ancien couvent. Ils ne voulaient pas non plus admirer les grands orgues de l'église Saint-Étienne-du-Mont. Toutefois, de retour dans son lycée, la proviseure lui a répondu «qu'il ne fallait pas s'en offusquer».

Bruno Modica, porte-parole de l'association professionnelle de profs d'histoire-géo Clionautes, qui enseigne à Béziers, dans l’Hérault, estime que «les profs continueront d'être seuls» malgré les promesses du ministre. Il estime que depuis 1991 où remonte son premier signalement pour radicalisation la consigne n'a pas changé. «On a fait le choix de tout mettre sous le tapis», a-t-il conclu.

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