Mardi 20 octobre, la France a effectué pour la première fois un tir de missile de croisière depuis un sous-marin, a annoncé le ministère des Armées.
Le Suffren, nouvelle génération de sous-marins nucléaires d'attaque (classe Barracuda), a «réalisé avec succès» ce tir d'essai de missile de croisière naval (MdCN) au large de Biscarrosse (Sud-Ouest), précise-t-il dans un communiqué.
«Ce succès confère une nouvelle capacité stratégique à notre Marine et la place parmi les meilleures au monde», s'est félicité la ministre des Armées Florence Parly.
«Les forces sous-marines françaises pouvaient jusqu'à présent frapper des sous-marins et des navires de surface. Elles peuvent désormais détruire des infrastructures terrestres lourdes, à longue distance», a-t-elle ajouté.
La France rejoint ainsi le cercle fermé des États dotés de missiles de croisière navals, à l'image du Tomahawk américain, «popularisé» par la guerre du Golfe en 1991.
Doté d'une portée de mille kilomètres, le MdCN est destiné à frapper des objectifs situés «dans la profondeur» du territoire adverse, tels des centres politiques, des PC anti-aériens ou des radars.
Il est complémentaire du missile de croisière aéroporté et équipait jusqu'alors les frégates multimissions FREMM.
«Sa capacité de mise en œuvre depuis un sous-marin permet de faire peser sur l'adversaire la menace constante et indétectée d'une frappe depuis la mer», a souligné le ministère des Armées.
Le Suffren est le premier d'une série de six nouveaux sous-marins nucléaires d'attaque (SNA), c'est-à-dire à propulsion nucléaire, plus discrets et plus lourdement armés.
Sa livraison à la Marine nationale est prévue d'ici la fin de l'année 2020, avant son admission au service actif en 2021.
Les Barracuda visent à remplacer les six sous-marins de classe Rubis entrés en service à partir du début des années 1980.
La mission du SNA consiste à protéger porte-avions et sous-marins lanceurs d'engins (SNLE) porteurs de missiles nucléaires, à traquer les sous-marins ennemis et à recueillir du renseignement. S'y ajoutent la frappe de cibles terrestres et le déploiement de forces spéciales.