Moins de deux semaines avant que les Américains ne choisissent leur prochain Président, les discours s’échauffent. En fait, on pourrait même dire qu’ils s’enflamment. Mais des millions d’Américains ont déjà voté, témoignant d’un taux de participation déjà relativement massif. Alors pour quel candidat se manifestent-ils? Y a-t-il des indices?
«Ils sont à 80% anti-Trump. C’est violent! L’endroit où on trouve un peu d’équilibre, c’est le Wall Street Journal, la presse de Rupert Murdoch. Mais ils ont eux aussi beaucoup de chroniqueurs qui sont très anti-Trump.»
Et qui sont ces gens qui manifestent toujours leur soutien au Président américain, parfois lors de défilés ou de rassemblements? Sont-ils des simples pions manipulés? John Rick MacArthur n’est pas de cet avis:
«Ce sont de vraies gens. Je vous jure. Je les connais. J’ai fait beaucoup de reportages dans le Grand Midwest, dans la "ceinture de rouille", les endroits industriels qui ont été détruits par la politique de libre-échange promulgué par les Démocrates et les Républicains dans les années 90 et par l’accord avec la Chine en 2000.
Donc, ces gens-là sont vraiment toujours aliénés, furieux, pour la plupart non syndicalisés. Ils ont perdu leur lien avec les organisations établies et se sentent vraiment seuls contre les élites. Mais c’est une force réelle et plutôt large. Il y a toujours 40% des Américains qui se disent pro-Trump.»
Est-ce que Trump a tenu ses promesses de relocalisations des industries? Le patron de presse américain répond:
«Finalement, Trump n’a vraiment rien fait. Le taux d’emploi dans les usines est légèrement en baisse. C’est à peu près la même situation qui existait avant Trump. Il y a toujours des délocalisations constantes. Des usines qui ferment partout, qui partent au Mexique et en Chine. Elles sont en quête d’une main d’œuvre bon marché, c’est tout.»
MacArthur réagit également à l’idée que le parti Républicain a été manipulé ou serait aux ordres de Trump:
«Les Républicains se sont bien servis de Trump finalement, parce que l’énorme baisse des impôts lors de la première année de son mandat, c’était très Républicain –très [Président Ronald, ndlr] Reagan– de baisser les impôts des copains, des riches, des actionnaires.»