«L'exécutif est obligé de suivre la fachosphère», regrette le recteur de la mosquée de Pantin visée par une fermeture

En commentant la fermeture de la grande mosquée de Pantin mise en cause, le responsable M'hammed Henniche a affirmé cette nuit à l'AFP que «la fachosphère a pris une dimension telle que l'exécutif est obligé de suivre».
Sputnik

Le responsable de la mosquée de Pantin a réagi auprès de l’AFP sur la fermeture de son établissement. Selon lui, «c’est peut-être un geste d’apaisement par rapport à la tension générale».

«Il y a une certaine tension donc l'exécutif est dans une position où il faut qu'il fasse des gestes forts, c'est un geste pour absorber l'émotion, pour réagir», a déclaré M'hammed Henniche, regrettant que «la fachosphère ait pris une dimension telle que l'exécutif est obligé de suivre».

«On est entrés dans un engrenage, où on n'est plus dans la modération. On est partis dans quelque chose qui dépasse tout le monde», a encore dit M. Henniche.

À la demande du ministre de l'Intérieur

Gérald Darmanin a annoncé lundi avoir demandé au préfet de Seine-Saint-Denis de fermer la mosquée de Pantin, qui avait notamment relayé sur sa page Facebook une vidéo dénonçant le cours sur les caricatures de Mahomet de Samuel Paty, le professeur assassiné vendredi.

«Son dirigeant a relayé le message qui consistait à dire que ce professeur devait être intimidé, en relayant d'ailleurs l'adresse du collège», a poursuivi M.Darmanin.

Le ministre a rappelé par ailleurs que cet imam avait ses enfants «scolarisés» dans une école clandestine fermée début octobre à Bobigny.

Une quinzaine d'établissements dont des écoles clandestines, des lieux de culte, des salles de sport ou encore des restaurants, ont été fermés en Seine-Saint-Denis depuis 2018, avait annoncé en février le préfet du département.

L'annonce de cette fermeture intervient alors que des opérations de contrôles quotidiens visant des structures ou personnes soupçonnées de liens avec la mouvance islamiste ont été ordonnées par les autorités.

Depuis 2017, 356 lieux de radicalisation ont été fermés en France, a indiqué Gérald Darmanin.

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