La Tchétchénie est contre le terrorisme et n’a rien à voir avec l’assassinat du professeur d'histoire-géographie Samuel Paty en France, a déclaré samedi 17 octobre Ramzan Kadyrov, dirigeant de cette république russe, présentant ses condoléances aux proches du défunt sur Telegram.
«Je l'ai dit à plusieurs reprises et je ne cesse de le répéter: un criminel n'a pas de nationalité... Nous condamnons cet acte terroriste et présentons nos condoléances aux proches du défunt. Je suis fermement opposé au terrorisme sous toutes ses formes et je demande instamment de ne pas provoquer les croyants, de ne pas blesser leurs sentiments religieux», a indiqué M.Kadyrov.
Le parquet antiterroriste français a confirmé ce samedi 17 octobre que l’homme ayant décapité la veille l'enseignant Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines, était un jeune Tchétchène, Abdoullakh Anzorov, né à Moscou.
«Aucun lien» avec la Tchétchénie
Selon Ramzan Kadyrov, ce n’est «pas la première fois que des Français essaient de rejeter la responsabilité de certains problèmes sur les Tchétchènes». Toutefois, cette attaque n’a aucun lien avec les Tchétchènes de Russie, a-t-il noté.
«Abdoullakh Anzorov a passé presque toute sa vie en France où il est arrivé avec ses parents quand il était petit. Il a grandi à côté des Français, il a communiqué, parlé et écrit dans leur langue», a expliqué M.Kadyrov.
L’ambassade de Russie s’était déjà demandée où ce jeune homme avait pu se radicaliser étant donné qu’il était arrivé en France à l’âge de six ans et qu’il y vivait depuis 12 ans à titre officiel.
Enseignant décapité
Le 16 octobre, Samuel Paty, 47 ans, enseignant d’histoire-géographie au collège du Bois d’Aulne de Conflans-Sainte-Honorine, a été retrouvé décapité, non loin de son établissement. Le terroriste, Abdoullakh Anzorov, a été abattu par la police dans la ville voisine d'Éragny-sur-Oise, dans le Val-d'Oise.
Selon l’enquête, M.Paty avait récemment montré des caricatures de Mahomet à ses élèves dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression.
Le Président Macron s’est rendu le soir-même sur les lieux de l’attaque, qu’il a qualifié d’attentat islamiste. La présidence de la République a annoncé l’organisation d’un hommage national à l'enseignant assassiné.
Dix personnes sont en garde à vue, dont plusieurs proches de l’assaillant et un parent d’élève qui s’était plaint de l’attitude du professeur.