Création d'une prime pour les «nuiteux», amélioration du matériel et des conditions de travail: le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé mardi aux syndicats de police une série de mesures visant à améliorer le «quotidien» des agents.
Ces annonces qui vont «dans le bon sens», ont salué les syndicats, interviennent sur fond de malaise policier après une série de violences.
Les syndicats doivent aussi être reçus jeudi par le Président Emmanuel Macron pour évoquer cette fois la question de la «protection des policiers», selon le ministère.
Lors de la rencontre de mardi, le ministre a annoncé la mise en place d'une prime pour les «nuiteux», les 22.000 policiers qui travaillent de nuit. Ces fonctionnaires toucheront désormais en moyenne 60 à 100 euros de plus par mois.
«Le statut du travailleur de nuit est acté et enfin on a de premières indemnités», a déclaré à l'AFP Grégory Joron d'Unité SGP, alors que la prime était réclamée de longue date par les syndicats.
Des augmentations budgétaires en 2021
Le ministre a aussi détaillé les volets du budget de la police concernés par des augmentations, qui atteignent au total 325 millions d'euros pour 2021.
Les crédits consacrés au matériel et aux équipements vont ainsi augmenter de 15 millions d'euros et ceux dédiés au parc automobile de 125 millions d'euros. Cela doit permettre le renouvellement d'un véhicule sur quatre, selon le ministère.
M.Darmanin a aussi annoncé un «plan de valorisation inédit de la filière investigation», avec des avancements de carrière «accélérés» et une revalorisation de la prime d'officier de police judiciaire.
Il s'est également engagé à relancer le projet de gratuité des transports pour les forces de l'ordre en reprenant les discussions avec la SNCF pour «aboutir en 2021», selon son entourage.
Vers une «reconnaissance du métier de policier
«S'il arrive à mener à bien tous ces projets dans les prochains mois, on pourra enfin dire qu'il y a une reconnaissance du métier de policier», a réagi Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d'Alliance Police nationale.
«Maintenant, on attend la rencontre avec Emmanuel Macron jeudi», a ajouté Patrice Ribeiro, secrétaire général de Synergie-Officiers, «on a des choses à lui dire, notamment sur la réponse pénale».