Un prince saoudien pointe «l’erreur que commettent les Palestiniens» concernant l’Iran et la Turquie

«Les dirigeants palestiniens en sont venus à considérer Téhéran et Ankara comme plus importants que Riyad, Le Caire, le Koweït, Abou Dhabi, Manama et Mascate», a affirmé à Al-Arabiya le prince Bandar ben Sultan, expliquant que ceci était une «erreur stratégique» dont la cause palestinienne souffrait.
Sputnik

Dans un entretien accordé à la chaîne Al-Arabiya diffusé en trois parties, le prince Bandar ben Sultan ben Abdelaziz Al Saoud, ex-secrétaire général du Conseil de sécurité nationale d'Arabie saoudite et ancien ambassadeur aux États-Unis, a expliqué que «l’erreur stratégique que commettent les dirigeants palestiniens est qu’ils considèrent l’Iran et la Turquie comme les puissances les plus importantes au Moyen-Orient».

«L’Iran et la Turquie sont entrés sur la ligne des tensions du conflit israélo-palestinien en prétendant servir la cause palestinienne et en criant sur tous les toits qu’elle était leur première cause et que Jérusalem était leur premier objectif», a déclaré le prince Bandar. Ainsi, «les dirigeants palestiniens en sont venus à considérer Téhéran et Ankara comme plus importants que Riyad, Le Caire, le Koweït, Abou Dhabi, Manama et Mascate», a-t-il ajouté.

L’impact sur la question palestinienne

«Dans ce cas, comment envisagent-ils de faire avancer la cause palestinienne?», s’est-il demandé, faisant remarquer que «vous avez d’un côté la Turquie qui colonise la Libye et pense pouvoir libérer la Palestine juste en retirant son ambassadeur à Abou Dhabi [tout en renforçant ses relations militaires et économiques avec Israël, ndlr]. De l’autre, il y a l’Iran qui entend libérer la Palestine à travers les Houthis au Yémen et le Hezbollah au Liban et en Syrie».

Enfin, Bandar ben Sultan, également ex-chef du renseignement saoudien, a estimé que l’Arabie saoudite «devrait continuer à soutenir la cause palestinienne et à faire face à Israël, tout en renforçant sa sécurité nationale et ses intérêts stratégiques».

Entre 2017 et 2018, les importations israéliennes en provenance de Turquie sont passées de trois à 6,2 milliards de dollars, selon le site France diplomatie.

Sur Twitter, le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) Saëb Erakat a promis de répondre «méthodiquement et objectivement avec archives à l’appui» à tous les propos du prince Bandar, après la diffusion de la troisième partie de l’entretien par la chaîne Al-Arabiya.

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