Ce nouvel amendement surprend et provoque déjà des railleries, même dans son propre camp. Lundi 5 octobre, Damien Adam, député LREM de Seine-Maritime, a formulé une idée pour le moins originale afin d’«assurer la transition vers de nouvelles formes de chasse»: remplacer les animaux par des «robots gibiers» pour la chasse à courre.
«Le développement de cette innovation permettrait, au lieu de chasser un vrai animal, de chasser un robot qui reproduirait et la forme et le comportement de l’animal chassé», explique-t-il dans sa proposition à l’Assemblée nationale.
Interrogé par le site 76actu, qui a repéré l’amendement, l’élu affirme avoir bien «conscience que ça fait “start-up nation”, caricature de marcheur macroniste», mais reste «persuadé» que sa proposition reste faisable et qu’il est nécessaire de trouver des alternatives. «Je comprends l’attrait de cette pratique: aller en forêt avec ses potes, c’est convivial, mais on peut adapter», argumente-t-il.
«La chasse n’est pas du Laser Quest»
La proposition sur les «robots gibiers» a été largement moquée cette semaine, en témoigne le tweet du député Les Républicains du Vaucluse, Julien Aubert. «La palme de l’idée la plus Terminator revient à Damien Adam, qui veut remplacer les animaux par des robots. Outre que la chasse n’est pas du Laser Quest, je frémis à l’idée qu’un lapin électrique ou un cyber-sanglier se perde dans les bois sous la pluie!».
«Quand je pense qu’on envoie des députés à l’Assemblée nationale pour dire des conneries pareilles», a réagi auprès de France 3 Alain Durand, président de la fédération de chasse de Seine-Maritime. «Il n'a certainement jamais participé à une chasse à courre», ajoute-t-il.
«Ce n'est pas loufoque, c'est insultant et méprisant pour ce que représente la chasse. Bientôt, ils vont nous proposer d'avoir des relations sexuelles avec des robots!», a commenté pour Le Parisien le député LREM de l’Aude, Alain Perea, fervent défenseur de la chasse.
Damien Adam, avec ses trois cosignataires, devait défendre cet amendement jeudi 8 octobre devant l’Assemblée nationale, lequel a toutefois été jugé «irrecevable». S’il regrette que le débat n’ait pas lieu, l’élu admet que le texte n’avait quasiment aucune chance d’être adopté.