Intervenue cet été à Washington et dans plusieurs États en raison des manifestations antiracistes qui ont secoué le pays, la Garde nationale se prépare désormais à d’éventuels troubles civils «qui entourent la tumultueuse campagne présidentielle», relate Associated Press (AP) ce vendredi.
Environ 600 soldats d’intervention rapide couvriront l’ensemble du pays: une moitié en Alabama pour l’est, l’autre moitié en Arizona pour l’ouest. Ceux-ci disposent de nouveaux équipements de protections d’une valeur de 200.000 dollars et leur formation sur les procédures à suivre en cas de protestations a été renforcée.
En effet, les chefs de la Garde ont identifié des lacunes dans la réponse militaire aux manifestations déclenchées par le meurtre de George Floyd à Minneapolis. Des problèmes de coordination sont survenus entre les différentes forces de maintien de l’ordre – la police, les unités de l’État et celles fédérales – ce qui a parfois «ralenti les mouvements de troupes», indique l’agence de presse.
Usage de la Garde nationale
Les gouverneurs des États peuvent faire appel à la Garde nationale pour plusieurs raisons: catastrophes naturelles (ouragans, incendies), aide à la sécurité des frontières et troubles civils. Mais cela doit se faire graduellement, rappelle à AP le lieutenant Mark Sasseville, chef adjoint du Bureau de la Garde nationale.
Les États utilisent dans un premier temps les forces de l’ordre dont ils disposent. Si l’un d’eux a besoin d’aide supplémentaire, il peut également demander à des États voisins d’envoyer leurs troupes. Dans une situation de mouvements de protestation généralisés, comme c’était le cas en juin, plusieurs États peuvent être incapables d’aider leurs voisins car trop occupés à régler leurs propres manifestations.
Grâce à ces troupes en Alabama et Arizona, le lieutenant assure que la Garde pourra être déployée n’importe où 24 heures après la demande d’un gouverneur. Mieux formés aux tâches de maintien de l’ordre en cas d’instabilité civile, ils pourront agir «plus vite», ajoute-t-il. Au plus fort des manifestations en juin, près de 43.000 gardes nationaux étaient déployés dans 34 États. Ils ne sont aujourd’hui plus que 3.200 dans 10 États.