Darmanin demande le retrait de photos de policiers français mises en ligne par un artiste italien

L'artiste italien Paolo Cirio a mis en ligne une base de données de 4.000 visages de policiers français. Assumant une «provocation artistique», il affirme avoir construit son projet, baptisé «Capture», comme une performance collaborative pour dénoncer les dangers de la reconnaissance faciale.
Sputnik

Gérald Darmanin a demandé jeudi à l'artiste italien Paolo Cirio, qui a mis en ligne une base de données de 4.000 visages de policiers français, de retirer les photos de son site sous peine de poursuites.

«Je demande (...) le retrait des photos de son site sous peine de saisir les juridictions compétentes», a tweeté le ministre de l'Intérieur.

Gérald Darmanin a également demandé «la déprogrammation de "l'exposition"» puisque l'artiste a aussi imprimé certains de ces visages sur des affiches placardées sur les murs de plusieurs rues de Paris.

C'est une «insupportable mise au pilori de femmes et d'hommes qui risquent leur vie pour nous protéger», a estimé le ministre.

Paulo Cirio, militant de la protection des données personnelles sur internet, explique sur son site avoir construit son projet, baptisé «Capture», comme une performance collaborative pour dénoncer les dangers de la reconnaissance faciale.

«Provocation artistique»

Sur le site internet du projet, tout internaute peut donner le nom des policiers dont la photo est affichée s'il le reconnaît dans la base de données.

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Celle-ci a été construite à partir de 1.000 photos publiques - récupérées sur Internet ou auprès de journalistes - prises lors de manifestations en France entre 2014 et 2020 et traitées «avec un logiciel de reconnaissance faciale», affirme l'artiste sur son site.

«L'identification des agents sera rendue publique une fois qu'elle aura été vérifiée», prévient-il.

«L'absence de réglementation sur la protection de la vie privée de ces technologies», telle que la reconnaissance faciale, «se retourne finalement contre les mêmes autorités qui en préconisent l'utilisation», explique l'artiste, assumant une «provocation artistique».

Le syndicat Alliance exige «la saisie de la justice»

Le syndicat Alliance, qui représente les gardiens de la paix, a dénoncé une «pure provocation» exigeant «la saisie de la justice», tout comme son homologue Unité-SGP-FO qui a fustigé une démarche «inadmissible, intolérable».

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«Exposer l'intégrité et la vie des policiers et de leur famille est une abjection et une incitation au lynchage et au meurtre en cette période de menace terroriste», a dit Synergie-Officiers.

«Ça commence par une volonté d'identifier les policiers pour ensuite connaître leur domicile», a tweeté le syndicat indépendant des commissaires de police, rappelant l'assassinat d'un couple de fonctionnaires de la police dans leur pavillon de Magnanville (Yvelines) par un homme se revendiquant de Daech*.

Ce projet intervient alors que le ministre de l'Intérieur a émis le souhait d'obliger les chaînes de télévision et les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter à flouter les visages des policiers et gendarmes quand ils sont en opération.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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