Malgré son apparence ludique façon «Yellow Submarine», l’engin construit par les ingénieurs de l’Université technique de Samara (Polytech de Samara) est un grand travailleur. Ce robot à la fois de surface et sous-marin est aussi autonome que polyvalent. Il a été baptisé Gliderone, un nom qui reflète la synthèse de deux fonctions: celle d’un «glider» (planeur, en français) et d’un drone (niché dans la partie médiane de l’appareil).
«La connexion de divers appareils en un seul système robotique permet de créer une zone de “conscience situationnelle groupée” dans n’importe quelle zone maritime. Connaître, voir et ressentir l’environnement aquatique et aérien, ainsi que communiquer ses connaissances en ligne, c’est ce que pourra faire notre plateforme d’information et de mesure maritime», détaille Alexandre Motchalkine.
Le robot créé à Samara est autant à l’aise dans l’eau que dans les airs grâce à un drone embarqué. Capable d’analyser l’état d’ouvrages d’art tels que barrages hydrauliques, ponts, oléoducs et gazoducs, le Gliderone, présenté à Moscou lors du forum international «Armée-2018», a été reconnu comme l’un des meilleurs projets innovants.
Pour le Gliderone, l’épreuve du terrain est un succès
Cet été, l’appareil a montré ses capacités opérationnelles sur la rivière Sok, un affluent de la rive gauche de la Volga, lors d’un examen d’une partie immergée des piles d’un pont ferroviaire.
«Les caméras conventionnelles ne sont pas efficaces sous l’eau, car en été, la visibilité dans les rivières russes oscille de 20 centimètres à 2-3 mètres. Le matériel acoustique installé sur le Gliderone permet de “voir” dans la rivière Sok à une profondeur allant jusqu’à 60 mètres», précise Ekaterina Panteley, du centre scientifique «Sécurité de l’information» de Samara.
Étant donné que les tests sur le terrain coûtent cher, les ingénieurs de Samara profitent de chaque occasion pour moderniser et affiner la conception de leur petit prodige jaune. Avec de nouvelles modifications, le robot Gliderone deviendra moins dépendant de l’opérateur. Ses inventeurs continueront à mettre à niveau la partie logicielle de l’appareil et à améliorer ses systèmes de communication. De plus, ils prévoient de repenser sa silhouette pour le rendre plus manœuvrable.