Des contrôleurs SNCF ont caché qu’ils étaient positifs au coronavirus

Afin d’éviter de perdre une partie de leur salaire, des contrôleurs SNCF ont caché qu’ils étaient positifs au Covid-19 et ont donc continué à travailler à proximité des voyageurs, alerte Le Parisien. La société ferroviaire a mis en place des mesures, mais celles-ci sont jugées insuffisantes.
Sputnik

Des contrôleurs de train contaminés au coronavirus ne se seraient pas déclarés à la SNCF afin de garder la totalité de leur rémunération, risquant au passage de contaminer des centaines de passager, relate Le Parisien lundi 28 février. Un mois plus tôt, le syndicat CFDT Cheminots avait relaté la contamination de quatre employés sur le réseau Ouigo, placés en arrêt maladie ainsi que huit cas contacts.

Tous ont vu leur rémunération diminuer, puisqu’un tiers de celle-ci, à savoir les «éléments variables de solde», ou EVS, est déterminé par la présence sur le lieu de travail.

«Logiquement, ils trouvaient anormal d'être pénalisés alors qu'ils n'y sont pour rien», raconte un délégué syndical resté anonyme.

De plus, un contrôleur qui est placé en congé maladie subit également un jour de carence, et jusqu’à trois pour les employés contractuels. Afin d’éviter cela, ils doivent fournir un test négatif au Covid, mais «les laboratoires sont saturés», déplore un autre syndicaliste.

Enquête de la CFDT

Le syndicat a ainsi découvert que plusieurs cheminots avaient continué d’aller travailler après avoir été testés positivement au Covid-19. Ils souhaitaient ainsi à la fois protéger leur salaire mais aussi celui de leurs collègues, qui risquaient d’être placés une semaine (la durée de la quarantaine a diminué) en congé maladie en tant que cas contacts.

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La CFDT a fait part de ses inquiétudes auprès de la SNCF le 2 septembre, réclamant une concertation immédiate. «Il existe un risque réel que certains salariés touchés par le Covid-19 ne se déclarent pas à l'employeur pour éviter une perte de salaire conséquente à un arrêt de travail pour maladie», indique le document remis à la direction de Ouigo et consulté par Le Parisien.

Introduction de mesures

Le 7 septembre, plusieurs mesures ont été mises en place pour les cas contacts, lesquels ne seront plus en arrêt maladie mais en congé «sans qu’on touche à leur quota de congé annuel», assure un membre de la CFDT auprès du quotidien. Autre petite victoire, les journées de carence ont été supprimées pour les contractuels.

Un contrôleur estime toutefois que ces mesures sont insuffisantes car elles ne concernent pas les EVS, raison principale pour laquelle certains cheminots cachent leur maladie.

«C'est de la discrimination. Les sédentaires n'ont pas d'EVS. Ils perçoivent donc la totalité de la rémunération».

Rappelant que dissimuler sa contamination au Covid «peut relever du pénal», un représentant du personnel reconnaît cependant que «quand vous avez une famille à nourrir, l'aspect financier prend le dessus sur le sens civique». Cette tendance pourrait toucher d’autres corps de métier avec une part de revenu variable, prévient quant à elle la CFDT Cheminots.

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