Un détecteur à la sensibilité unique, capable de déceler la présence de n’importe quel virus dans l'air, même en concentration minimale, a été mis au point par des scientifiques de l'université d’État de recherche nucléaire (MEPhI). Le système est beaucoup plus compact et précis que ses «homologues», ce qui en fait un outil performant pour un diagnostic express dans des lieux très fréquentés, a annoncé le service de presse de l’établissement.
Les essais du détecteur Trigger-BIO ont montré la sensibilité hors du commun de l'appareil: en une ou deux secondes, il est capable d'identifier un agent pathogène présent dans l'air à raison de seulement 10 à 20 particules par litre.
Dépistage en continu
Selon ses concepteurs, le détecteur sépare avec beaucoup de précision les impuretés et reconnaît les aérosols biogènes de n’importe quel type: virus, bactéries et toxines bactériennes. L’appareil permettra d'organiser un dépistage en continu dans les transports et les lieux fréquentés et contribuera à sécuriser les installations civiles et militaires, ont indiqué les scientifiques du MEPhI.
«La détection et l’identification des biopathogènes s’effectue à l’intérieur de l’appareil par l’analyse de la fluorescence des deux principaux fluorophores des bioaérosols, le tryptophane et le nicotinamide adénine dinucléotide. Le détecteur réalise une analyse spectrale de l'échantillon, pompant l'air à travers le tube d’analyse et l'excitant avec un rayonnement à LED dans des longueurs d'onde comprises entre 280 et 365 nm», a expliqué Guennadi Kotkovski, du département des nanotechnologies en électronique, spintronique et photonique du MEPhI.
«L'analyse s’effectue en trois bandes spectrales, ainsi que dans le canal du diffuseur de lumière, ce qui permet d’éliminer les impuretés inorganiques. L'analyse de corrélation génère un signal de chaque particule irradiée en mode comptage de photons qui est comparé aux échantillons d'agents pathogènes dans la mémoire de l'appareil», a indiqué Guennadi Kotkovski.
Le trait particulier de ce détecteur est, selon ses créateurs, l'utilisation de deux sources d'excitation à la fois, ce qui permet de faire baisser le seuil de détection et d’élever la précision d'identification. C’est la première fois en Russie qu’un appareil de ce genre utilise la méthode de comptage de photons uniques, ce qui, selon les scientifiques, décuple la sensibilité de l'appareil.
Fonctionnement expérimental
Le détecteur a été mis au point sur contrat avec le ministère russe de la Santé, tandis que les tests ont été réalisés au Centre Gamaleïa de recherches en épidémiologie et microbiologie.
Actuellement, les scientifiques en sont à l’étape de fonctionnement expérimental de l'appareil en conditions réelles, ainsi qu’à la formation d'une base d’empreintes spectrales des biopathogènes en vue de leur reconnaissance efficace.