«Douche froide pour l’extrême droite aux régionales en Italie», a titré France 24, tandis que pour Le Monde, «En Italie, le gouvernement conforté, la Ligue ébranlée après les élections régionales».
Le résumé médiatique de ces élections régionales partielles en Italie les 20 et 21 septembre est sans appel: la coalition de centre-droit a perdu son pari de remporter la Toscane, bastion rouge, où Matteo Salvini s’était personnellement investi. Sur ce seul scrutin, la gauche remporte ainsi trois régions et la droite quatre. Mieux encore, le Oui au référendum sur la réduction du nombre de parlementaires, soutenu par le gouvernement, qui s’est déroulé en même temps, l’a largement emporté, à plus de 69% des suffrages.
Malgré tout, le bilan comptable reste clair: la coalition rassemblant la Ligue, Forza Italia et Fratelli d’Italia dirige désormais quinze régions sur vingt. Dans la politique italienne post-coronavirus, peut-on encore parler de droitisation de la botte? Oui, sans aucun doute, pense à rebours de ses confrères la journaliste Marie d’Armagnac, spécialiste de l’Italie et auteur du livre Matteo Salvini, l’indiscipliné (Éd. du Toucan-L’Artilleur):
«Il y a une drôle d’opération médiatique. Dans les faits, la coalition de droite en Italie gouverne quinze régions sur vingt. La gauche n’en a plus que cinq. Celle-ci dirigeait quasiment toutes les régions italiennes en 2015, donc effectivement, il y a un basculement à droite. Le fait que la Toscane, qui est très rouge et gouvernée par la gauche depuis des décennies, n’ait pas basculé à droite, ni la région des Pouilles, a été perçu et décrit dans les médias comme une victoire de la gauche, alors qu’en réalité celle-ci, a moins perdu que prévu.»