Kirill Dmitriev, directeur du Fonds d’investissements directs de Russie (RFPI) qui a participé au développement du premier vaccin anti-Covid Spoutnik V, a réagi à la nouvelle que le groupe pharmaceutique britannique AstraZeneca reprenait les essais cliniques de son vaccin contre le Covid-19, suspendus le 9 septembre à cause d'une réaction indésirable chez un participant.
Il a souligné que cette suspension mettait en évidence que l’approche où des pays entiers s’orientent exclusivement sur des nouvelles technologies non vérifiées n’était pas correcte.
«Nous sommes heureux qu'AstraZeneca ait repris ses recherches et continue d'aller de l'avant. Dans le même temps, la situation liée à la suspension [des essais, ndlr] a clairement montré la fausseté de l'approche, selon laquelle des pays entiers se concentrent uniquement sur de nouvelles plateformes non-testées pour choisir un vaccin, qu'il s'agisse de vecteurs d'adénovirus du singe ou de la technologie de l'ARNm», a-t-il déclaré.
Plateforme «efficace et sure» à base de vecteurs d'adénovirus humains
Il a fait noter que la Russie avait déjà évoqué des risques associés à l’utilisation de nouvelles technologies lors de l’élaboration d’un vaccin.
«Nous avons parlé à plusieurs reprises des risques potentiels que de nouvelles technologies peuvent avoir, ainsi que de la disponibilité d'une plateforme bien étudiée à base de vecteurs d'adénovirus humains, qui s'est avérée efficace et sûre. Et pourtant, aux États-Unis et en Europe occidentale, la plateforme sure basée sur des vecteurs d’adénovirus humains ne représente que 15% du volume total des vaccins achetés», a-t-il déploré.
«Cette situation met en question la justesse de l'approche de nombreuses sociétés pharmaceutiques, qui font entièrement peser les risques liés aux vaccins achetés sur les pays acheteurs. La Russie ne suivra pas cette approche, car elle voit la sécurité et l'efficacité de la plateforme basée sur l’adénovirus humain, notamment le vaccin Spoutnik V», a précisé M.Dmitriev.