Les accusations du criminologue Xavier Raufer, à l’antenne de LCI le 7 septembre, sur le fait que le ministère de l’Intérieur ne communique pas les chiffres «affreux» des cambriolages en France ni à Europol ni à Interpol, ne tiennent pas la route, selon 20 Minutes. En réalité, la compilation de ce type de données ne figure pas parmi les fonctions de ces institutions internationales, la France n’est donc pas obligée de leur procurer.
Alors que la France répond «systématiquement» aux demandes de ces instances de leur fournir, en cas de besoin, des données stratégiques, «ni Interpol ni Europol n’ont vocation à centraliser les statistiques de la criminalité de chaque État membre», explique le Service d’information et de communication de la Police nationale (SICoP), contacté par 20 Minutes.
La porte-parole d’Europol a elle aussi évoqué un système de partage de données criminelles «volontaire». «L’échange d’informations entre États membres se fait de manière volontaire, il n’y a pas de mécanisme obligatoire de partage», a-t-elle confirmé au média.
Statistiques «affreuses»
Cependant, d’après le criminologue, la raison pour laquelle la République ne communique pas ses statiques en la matière ni à Europol ni à Interpol est autre: elle réside dans le fait que les chiffres français sont «affreux».
«En matière de transmission de données criminelles, le ministre de l’Intérieur triche tant et plus. […] Ça fait depuis 2017 […] que la France ne communique pas, ni à Europol ni à Interpol, les chiffres du nombre des cambriolages en France, parce qu’ils sont affreux», a-t-il déclaré sur LCI le 7 septembre.
«Le chiffre réel en France des cambriolages commis en France en 2018 est de 490.000, vous vous rendez compte? Ça fait plus de 1.300 cambriolages par jour en France. Et voilà ce que le ministère de l’Intérieur ne nous dit pas», a-t-il dénoncé dans la même intervention.