«Quand vous visitez la maison des esclaves de Gorée [à Dakar, au Sénégal, ndlr], vous vous apercevez que la traite arabo-islamique est totalement passée sous silence. On ne parle que de la traite atlantique […] Ce qui est plus grave, c’est qu’un certain nombre d’historiens français ont aussi occulté pour des raisons idéologiques la traite arabo-islamique. Or si on ne comprend pas l’existence de la traite arabo-islamique, on ne peut pas comprendre la traite atlantique.»
Jean-Paul Gourévitch, spécialiste de l’Afrique et des migrations, ne mâche pas ses mots sur ce qu’il estime être un tabou. L’auteur de La France en Afrique, 1520-2020, Vérités et mensonges (Éd. L’Harmattan) s’est donné pour mission de lutter contre les idées reçues à propos du passé français en Afrique. C’est le cas de ces deux traites, l’une arabo-islamique et l’autre atlantique, dont le nombre de victimes s’élèverait chacune à 11 millions, mais également le débat sur les bienfaits et méfaits de la colonisation, sur lequel il tente de porter un regard «scientifique et apaisé».
Interrogé par Sputnik, il observe ainsi de nombreuses tentatives de réécriture de l’Histoire du passé de la France en Afrique. La France doit-elle alors faire son mea culpa?
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