S'exprimant lors de la cérémonie d'installation officielle de la nouvelle chef des CRS Pascale Regnault-Dubois, le ministre de l'Intérieur a présenté les grandes lignes du nouveau schéma national de maintien de l'ordre (SNMO), qui comprendra en outre un cadre législatif afin que les images réalisées par des drones notamment puissent être exploitées par les forces de l'ordre.
Cette réflexion avait été initiée par son prédécesseur, Christophe Castaner, après des polémiques à répétition sur la gestion controversée par les forces de l'ordre des mobilisations de Gilets jaunes. Plusieurs manifestants avaient été gravement blessés par des tirs de lanceurs de balles de défense et de grenade, rappelle l’AFP.
«L'usage du LBD sera désormais encadré et obligatoirement assorti d'un superviseur pour mieux évaluer la situation d'ensemble et désigner l'objectif», a déclaré M.Darmanin.
Cette annonce ne concerne toutefois que les effectifs de sécurité publique et les brigades de répression de l'action violente (BRAV), composées notamment des brigades anti-criminalité (BAC), car les CRS et les gendarmes mobiles porteurs de LBD étaient déjà soumis à la présence d'un superviseur, selon une source policière, citée par l’AFP.
La nouvelle GMD
Le nouveau modèle de grenade qui remplacera à partir de samedi la GMD, accusée de provoquer des lésions auditives et des blessures au visage, est censé occasionner «moins de projections en hauteur», a indiqué M.Darmanin.
Utilisée en France depuis 2004, la GMD produit un énorme bruit (plus de 155 décibels, l'équivalent d'un avion au décollage) et projette par ailleurs 18 petits projectiles de caoutchouc à grande vitesse (126 km/h sur un rayon de 30 mètres selon l'ONG ACAT).
Elle est censée être utilisée en cas de danger imminent, notamment pour disperser (avec sommations) un attroupement ou réprimer (sans sommations) des violences contre les forces de l'ordre.
Technique de «l'encadrement»
Le ministre a enfin rappelé sa volonté d'interdire aux télévisions et aux réseaux sociaux de diffuser, sans les flouter, «des images montrant les visages» de policiers en opération et de permettre la diffusion des vidéos réalisées par la police grâce aux caméras-piétons, dont la généralisation est prévue d'ici à juillet 2021, rapporte l’AFP.