«Est-ce que moi, je n’ai pas le droit de porter plainte contre un député qui me traite de débile profond? […] Ou lorsqu’un policier dans la rue me dit “ne t’inquiète pas Rodrigues, on va te faire le deuxième œil”?»
Jérôme Rodrigues, figure des Gilets jaunes, ne mâche pas ses mots au micro de Sputnik, à la suite de l’annonce de Gérald Darmanin. Et «non, rien de rien», comme le chantait Édith Piaf, il ne regrette rien.
Ce jeudi 10 septembre, le ministre de l’Intérieur a publié un message sur Twitter, déclarant porter plainte contre Jérôme Rodrigues, figure des Gilets jaunes. «Les propos de M. Rodrigues envers la police de la République sont ignobles. Au nom du ministère, et pour défendre l’honneur de tous les policiers, je dépose plainte», a-t-il écrit.
Comme nous l’explique Jérôme Rodrigues, la réaction de Gérald Darmanin n’est pas étonnante.
«Il faut bien qu’il défende la police. Vous avez une corporation gouvernementale policière qui se soutient les uns les autres, donc forcément, le ministre de l’Intérieur ne va pas lâcher cette frange de la police», avance-t-il.
Et d’ajouter: «à défaut de perdre son temps et de gâcher l’argent du contribuable à porter plainte», le Gilet jaune rétorque que le gouvernement devrait utiliser cet argent «pour nettoyer [les] services de police.»
Le ton monte sur les réseaux sociaux
La plainte du ministre fait suite au message posté, mercredi 9 septembre dans la soirée, par le célèbre Gilet jaune, qui traitait la police de «bande de nazis», affirmant que les forces de l’ordre tenteraient de «cacher aux médias» un «camp de concentration» situé au nord-est de Paris. Un endroit où l’on «parque les Gilets jaunes», se justifie Jérôme Rodrigues. Une référence au commissariat Hébert (Paris XVIIIe), un lieu «souvent utilisé lors de manifestations comme “dépôt”, en raison de sa grande capacité d’accueil», détaillait la rubrique CheckNews de Libération, dans un article daté de juillet 2019.
Selon Jérôme Rodrigues, ses propos n’étaient pas destinés à l’ensemble des forces de l’ordre, et n’insultaient «que le groupe [de policiers concernés, ndlr] et ce compte Twitter [Synergie-Officiers, ndlr]», ainsi que les personnes qui se «permettent d’écrire des saloperies depuis bien trop longtemps» à son sujet.
Enfin, le Gilet jaune déplore que Gérald Darmanin n’ait «jamais porté plainte face aux mutilations que l’on a pu subir» ni «aux insultes que j’ai pu subir».