Erdogan à la conquête du gaz en Méditerranée: demain, le conflit?

Les tensions en Méditerranée orientale annoncent-elles un conflit majeur? Pour Francis Perrin, directeur de recherche à l’IRIS, la crise entre la Turquie et ses voisins pourrait bien s’aggraver. Le pactole gazier dans la zone, estimé à minima à 3.000 milliards de m3, attise les convoitises des acteurs régionaux… et des grandes puissances. Analyse.
Sputnik

Ce samedi 5 septembre, Recep Tayyip Erdogan, le Président turc, a une nouvelle fois menacé ses adversaires grecs et chypriotes: «Ils vont comprendre, soit par le langage de la politique et de la diplomatie, soit sur le terrain, via d’amères expériences.»

Depuis des semaines, les tensions en Méditerranée orientale ne faiblissent pas et les déclarations houleuses accompagnent les manœuvres militaires et les provocations, notamment turques. En effet, Ankara a lancé depuis le 10 août dernier de nouvelles prospections gazières sur ce qu’il estime être son propre plateau continental, mais que ses voisins et concurrents, notamment grecs et chypriotes, considèrent comme leur espace maritime, en vertu du droit international.

La situation est doublement explosive. Juridiquement, la convention des Nations unies sur le droit de la mer, qui devrait régir tout désaccord, n’a été ratifiée ni par la Turquie, ni par Israël, ni même par les États-Unis. Matériellement, ces fonds marins regorgent de riches champs gaziers, qui exacerbent les ambitions des grandes puissances.

Un décor idéal pour faire de cette zone un nouveau champ de bataille… et un nouvel épisode de Désalliances, avec Francis Perrin, chercheur associé au Policy Center for the New South (Rabat) et directeur de recherche à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (Paris).

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