Macron en visite en Irak: quel signal veut-il envoyer aux puissances régionales?

Ce mercredi à Bagdad, Emmanuel Macron a promis aux Irakiens de les aider dans leur combat contre Daech* et à mettre un terme aux «ingérences extérieures multiples qui durent depuis plusieurs années», selon Reuters.
Sputnik

Emmanuel Macron est arrivé ce mercredi 2 septembre pour la première fois à Bagdad, en provenance de Beyrouth, pour une visite officielle de quelques heures. Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue irakien Barham Saleh, le chef de l’État français a promis d’aider le pays à assoir «sa souveraineté» sur tout son territoire, à combattre Daech* et à mettre un terme aux ingérences étrangères, rapporte l’agence Reuters. Cette visite intervient dans le contexte de la décision de Donald Trump de retirer les troupes américaines d’Irak.

«La guerre contre Daech* n’est pas finie et la France continuera de se tenir aux côtés des Irakiens dans le cadre de la coalition internationale luttant contre les islamistes armés», a déclaré le Président français, rappelant que l’armée française est présente en Irak dans le cadre de l’opération Chammal.

Quid des ingérences étrangères?

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Par ailleurs, Emmanuel Macron a indiqué que «le deuxième défi, c’est celui des ingérences extérieures multiples qui durent depuis plusieurs années». En effet, lundi soir à Beyrouth, il a annoncé qui lancerait à Bagdad, «en lien avec les Nations unies, une initiative pour accompagner une démarche de souveraineté».

De son côté, le chef de l’État irakien a affirmé que son pays, «à la fois soutenu par les États-Unis et proche de l’Iran, ne devait pas servir de champ de bataille pour des conflits à distance entre États».

Or, vendredi 28 août à Paris, le Président français avait surtout pointé les ingérences de puissances régionales en Irak.

«Le combat pour la souveraineté de l'Irak est essentiel» pour permettre à «ce peuple et ce pays qui ont tant souffert» de «ne pas céder à la fatalité qui serait la domination par les puissances régionales et par le terrorisme islamiste», avait-il déclaré. «Il y a des dirigeants et un peuple qui sont conscients de cela et qui veulent prendre leur destin en main. Le rôle de la France est de les y aider», avait-t-il souligné.

À ce titre, il y a lieu de rappeler les bombardements menés par l’armée turque depuis quelques semaines dans le nord de l’Irak.

L’armée turque tue deux hauts gradés irakiens

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En juillet, l’armée de l’air turque a mené un raid avec des drones dans le nord de l’Irak contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) considéré comme une organisation terroriste par Ankara. Lors de cette opération qualifiée «d’agression flagrante» par les autorités irakiennes, deux hauts gradés irakiens ont été tués par un tir de drone.

Ainsi, sur fond de tensions avec la Turquie en Méditerranée orientale, la France a demandé à ce que «toute la lumière» soit faite sur cette attaque.

«La France est profondément attachée au plein respect de la souveraineté irakienne» et «condamne toute violation de cette souveraineté», a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian lors d'un déplacement à Bagdad.

De son côté, Recep Tayyip Erdogan a vivement critiqué la visite de Macron au Liban suite à l’explosion qui a dévasté début août le port de Beyrouth.

«Ce que Macron et compagnie veulent, c'est rétablir l'ordre colonial [au Liban, ndlr]», estime-t-il, ajoutant que «nous, ce n'est pas courir après les photos ou faire le spectacle devant les caméras qui nous intéresse».

L’ombre des tensions en Méditerranée orientale?

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Le 10 août, un navire de recherche sismique turc, l’Oruc Reis, est entré dans les eaux revendiquées par la Grèce, entraînant la montée des tensions entre les deux pays. Athènes a mis ses forces armées en état d’alerte et a promis de défendre ses droits souverains.

Dans ce contexte, l’armée française a mené du 26 au 28 août des exercices conjoints avec ses homologues chypriotes, grecques et italiens, au sud de Chypre. Les manœuvres ont débuté après l’envoi par Ankara de l’Oruc Reis escorté par un groupe de navires de guerre dans la région de l’île de Castellorizo. Samedi 29 août, la Turquie a entamé de nouveaux exercices militaires en Méditerranée orientale.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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