Un membre présumé du Hezbollah reconnu coupable de l'homicide de Rafic Hariri

Au bout de six ans de procès, le Tribunal spécial des Nations unies pour le Liban a rendu ce mardi 18 août son verdict sur l'assassinat de Rafic Hariri, l'ancien Premier ministre libanais. Alors que l’un des quatre suspects, tous membres présumés du Hezbollah, a été reconnu coupable, trois autres ont été acquittés, relate l’AFP.
Sputnik

Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) a reconnu coupable mardi Salim Ayyash, membre présumé du Hezbollah, dans l'assassinat en 2005 de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, tout en acquittant les trois autres suspects dans l'affaire, relate l’AFP.

«La chambre de première instance déclare M.Ayyash coupable au-delà de tout doute raisonnable en tant que co-auteur de l'homicide intentionnel de Rafic Hariri», a déclaré le juge président David Re avant d’annoncer l'acquittement de trois autres suspects.

«La chambre de première instance déclare Hassan Merhi, Hussein Oneissi et Assad Sabra non coupables de tous les chefs d'accusation retenus», a-t-il poursuivi.

Salim Ayyash, 56 ans, a été condamné en son absence par le tribunal basé aux Pays-Bas pour son rôle dans l'attentat-suicide à Beyrouth, tuant 22 personnes, dont Rafic Hariri, qui briguait un autre mandat à la tête du gouvernement libanais.

Les magistrats prononceront ultérieurement la peine à l'encontre de M.Ayyash, qui risque la prison à perpétuité s'il devait un jour être rendu au tribunal.

Aucun des accusés n'ayant été remis au tribunal, ils ont été jugés par contumace. L'accusation et la défense peuvent toutes deux faire appel du jugement.

Six ans de procès

Au bout de six ans de procès, «nous espérons sincèrement que le verdict d'aujourd'hui vous permettra de faire le deuil», a déclaré le juge, s'adressant aux victimes et à leurs familles. Lors du procès, près de 300 témoins ont été entendus et plus de 3.000 pièces à convictions ont été examinés, détaille l’AFP.

Les juges ont par ailleurs déclaré qu'il n'y avait aucune preuve permettant d'établir un lien direct entre l'attentat et la Syrie ou le mouvement Hezbollah. «La Syrie et le Hezbollah ont peut-être eu des motifs d'éliminer M.Hariri et ses alliés politiques, mais il n'y a aucune preuve que les dirigeants du Hezbollah aient été impliqués dans le meurtre de M.Hariri et il n'y a aucune preuve directe de l'implication syrienne», a déclaré le juge président David Re.

Saad Hariri réagit

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Saad Hariri, fils de Rafic Hariri et également ancien Premier ministre libanais, était présent pour assister à l'audience, à Leidschendam, près de La Haye, où est basé le TSL. Il a accepté le verdict.

Rafic Hariri, Premier ministre jusqu'à sa démission en octobre 2004, a été tué en février 2005, lorsqu'un kamikaze a fait sauter une camionnette remplie d'explosifs au passage de son convoi blindé sur le front de mer de Beyrouth, faisant 226 blessés, rappelle l’AFP.

Le tribunal avait reporté la lecture du verdict, initialement prévue le 7 août, «par respect pour les innombrables victimes» de l'explosion dévastatrice trois jours plus tôt dans le port de la capitale libanaise, qui a fait au moins 177 morts et plus de 6.500 blessés.

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