Ayant influencé considérablement les besoins en matière de déplacement des Français, la crise sanitaire a montré que le télétravail permettait de «décharger les infrastructures de transport à la pointe» sans «réduire à rien la productivité du travail», a déclaré aux Échos, Joël Hazan, directeur associé au Boston Consulting Group.
«Quel sera le point de non-retour? Si le télétravail permet de supprimer 25 à 30 % des déplacements aux heures de pointe, soit un cinquième de la charge, on va résoudre le problème des embouteillages pour un bon moment», a-t-il souligné.
Il a tout de même noté que le développement du télétravail en France demanderait «un changement de mentalités dans les entreprises».
«Les grandes entreprises américaines étaient plus avancées que nous sur le sujet, et continuent à accélérer. À mon avis, le télétravail va devenir un standard notamment en matière de recrutement des salariés, et celles qui ne l'offriront pas risquent de passer pour ringardes», a-t-il ajouté.
Télétravail et environnement
Début juillet, l'Agence de la transition écologique (Ademe) a indiqué que, selon une étude menée auprès de 3.990 personnes, 71% des gens qui avaient déjà expérimenté le télétravail disaient souhaiter le faire plus souvent car cela leur permettait de mieux gérer leur stress (60%) et d’être plus concentré. 76% de ceux qui télétravaillaient pour la première fois voudraient poursuivre l'expérience.
Au total, 41% des actifs ont dû adopter le télétravail pendant le confinement. C'était une première pour 24%, et 17% le pratiquaient déjà. Une option qui offre, selon l’Ademe, «un potentiel considérable» pour réduire la congestion des routes, les gaz à effet de serre (GES) et polluants.
En se basant sur un potentiel de 35% des actifs en télétravail ponctuel, les déplacements en France se trouveraient réduits de 2,4% (soit 3,3 millions de déplacements évités par semaine), a calculé l'Ademe.