Lors d’une réunion du Conseil de sécurité biélorusse, le Président Alexandre Loukachenko a appelé les forces de l’ordre à faire preuve de retenue envers les participants aux manifestations.
«Je ne peux formuler aujourd’hui de grief à l'encontre de qui que ce soit. Je ne le peux pas. Parce que vous voyez les développements. La seule chose que je demande au ministre et aux autres: nous sommes quand même des Slaves et si quelqu’un est tombé et ne se relève pas, il ne faut pas le frapper. Il faut quand même avoir un certain frein», a-t-il souligné, selon l’agence de presse biélorusse BelTA.
Il a rappelé que la vocation des membres des forces de l’ordre était de protéger la population.
«Ce sont les forces anti-émeutes ou la police qui l’ont voulu? Eux, ils s’entraînaient tranquillement et vivaient dans leur caserne. Mais ils sont venus pour les défendre [les citoyens, ndlr] et ceux-ci leur portent des coups dans le dos […] C’est fait exprès et nous savons très bien qui le fait», a-t-il affirmé.
Dans le contexte des manifestations de protestation qui embrasent la Biélorussie depuis plusieurs jours, il a également exhorté les citoyens à «ne pas pointer leur nez dehors».
«Ne pointez pas votre nez dehors! Comprenez que vous et nos enfants sont utilisés comme de la chair à canon […] C’est déjà une agression contre le pays», a-t-il affirmé.
«Que dois-je faire dans cette situation? Vous voulez que je reste à attendre que Minsk soit mis sens dessus dessous? Nous n’arriverons pas après à stabiliser la situation. Par conséquent, il faut s’arrêter et se calmer», a-t-il posé.
Situation en Biélorussie
Cinq jours après la présidentielle du 9 août remportée par le Président sortant, Alexandre Loukachenko, avec plus de 80% des voix, la Biélorussie reste l’arène de grèves et de manifestations. De nombreux habitants de Minsk sont de nouveau descendus ce 14 août dans la rue avec des fleurs pour former des «chaînes de solidarité». Plusieurs grandes usines ont rejoint le mouvement de contestation post-électorale à Minsk, Grodno et dans d’autres villes.
Le ministère de la Santé a déclaré que 150 personnes restaient hospitalisées après les émeutes des journées précédentes.
Le ministre biélorusse de l’Intérieur, Youri Karaïev, s’est pour sa part excusé le 13 août pour les personnes «blessées par hasard pendant les manifestations» dans le pays.