Le capitaine du navire Rhosus qui a transporté en 2013 les plus de 2.700 tonnes de nitrate d'ammonium qui ont explosé au port de Beyrouth le 4 août 2020, Boris Prokochev, a partagé avec le média russe RBC sa version de cet incident dévastateur.
Il est notamment sûr que ce corps chimique n’a pas pu exploser tout seul.
«Il y a eu une cause extérieure. Peut-être une étincelle, peut-être un incendie criminel ou un engin explosif. Il y avait une sorte de détonateur externe», a-t-il affirmé.
Interrogé pour savoir si la substance pouvait perdre ses propriétés chimiques au cours des années passés après la saisie du navire par les autorités libanaises, le marin a indiqué que la cargaison avait été stockée hermétiquement et que donc ni l’air, ni l’eau ne pouvaient pénétrer dans le compartiment.
«Le nitrate d’ammonium se trouvait dans deux sacs dont l’un, en polyéthylène hermétique, a été placé à l’intérieur d’un autre sac en polypropylène ou quelque chose de ce genre, très dense comme un plastique. L'air et l'eau n'y pénétraient pas. Chaque sac pesait une tonne, il y avait 2.750 sacs», a expliqué l'ancien capitaine.
L’arraisonnement du navire
M.Prokochev précise que les sacs contenant le nitrate d’ammonium ont été débarqués après leur départ.
Une explosion, suivie d'une seconde, s'est produite le 4 août dans un entrepôt du port de Beyrouth où était stocké le nitrate d'ammonium en question. D’après les derniers chiffres, au moins 158 personnes ont été tuées et 6.000 blessées, plusieurs dizaines sont encore portées disparues. Des centaines de milliers sont désormais sans abri, la moitié de la ville ayant été détruite ou endommagée.