Tandis que le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) tunisienne Rached Ghannouchi a déclaré que l’État pourrait ne plus payer les salaires et fournir l’eau et l’électricité, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie Marouane Abassi affirme qu’il y a assez de liquidités pour que le l’État s’acquitte de ses obligations. Il a répondu à la polémique jeudi 6 août sur Jawhara FM, soulignant qu’il n’y avait nulle crainte quant à la fourniture d’eau et d’électricité.
Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie est catégorique: «Il n’existe aucun problème de liquidité pouvant empêcher l’État de payer les salaires des fonctionnaires [800.000 au total, ndlr] des mois d’août, septembre et octobre». Dans le même sens, il a dit que l’État continuerait à fournir «normalement l’eau potable et l’électricité».
Enfin, dans le contexte de la crise économique générée par le Covid-19 qui impacte particulièrement les secteurs de l’industrie et du tourisme, Marouane Abassi a appelé les Tunisiens à «rationaliser leur consommation et à garder un bon rendement au travail pour que l’économie du pays puisse continuer à fonctionner correctement».
Les déclarations de Rached Ghannouchi
«Le plus grand problème auquel fait face le gouvernement est la situation économique et sociale à cause du nombre croissant de pauvres et de démunis», a souligné M.Ghannouchi, prévenant qu’«il y a un risque que l’État ne puisse plus payer les salaires des fonctionnaires et fournir l’eau et l’électricité à la population».
Selon lui, l’exclusion sociale que certains (sans les nommer) pratiquent dans le pays et la dévalorisation (d’un point de vue moral) de l’importance du travail sont les deux principales raisons de la crise économique que traverse la Tunisie.