Dépakine: Sanofi mis en examen pour «homicides involontaires»

Le groupe pharmaceutique Sanofi Aventis France a été mis en examen par les juges d'instruction pour «homicides involontaires» dans l'affaire du médicament Dépakine. Le groupe est déjà poursuivi depuis le mois de février pour «blessures involontaires» et «tromperie aggravée».
Sputnik

Poursuivi depuis le mois de février pour «blessures involontaires» et «tromperie aggravée», le groupe pharmaceutique Sanofi Aventis France a été mis en examen pour «homicides involontaires» dans l'affaire du médicament Dépakine.

Cette mise en examen supplétive a été ordonnée par les juges d'instruction à la suite de nouvelles plaintes et d’une expertise judiciaire sur le médicament anti-épileptique Dépakine, précise Le Monde.

Elle tue son enfant de deux ans involontairement en lui donnant une trop grande dose de ce médicament
L'enquête sur la commercialisation de l'anti-épileptique Dépakine a été ouverte en 2016 et a visé à établir s'il avait eu «tromperie sur les risques inhérents à l'utilisation du produit et les précautions à prendre, ayant eu pour conséquence de rendre son utilisation dangereuse pour la santé de l'être humain».

Le nombre d'enfants handicapés à cause du valproate de sodium, molécule présente dans la Dépakine et utilisée contre l'épilepsie et les troubles bipolaires, est estimé entre 15.000 et 30.000, selon les études.

Lorsqu'une femme enceinte prend ce médicament, son bébé présente un risque élevé, de l'ordre de 10%, de malformations congénitales, un risque accru d'autisme et de retards intellectuels et/ou de la marche pouvant atteindre jusqu'à 40% des enfants exposés.

Une carence de l'État reconnue

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Le 2 juillet, la justice avait reconnu la responsabilité de l'État, ainsi que celle de Sanofi et de médecins, dans les effets dévastateurs de l'anti-épileptique Dépakine, et l'avait condamné à indemniser les familles d'enfants lourdement handicapés, a relaté l'AFP.

«L'État a manqué à ses obligations de contrôle en ne prenant pas les mesures adaptées et a engagé sa responsabilité», a estimé le tribunal administratif de Montreuil (Seine-Saint-Denis) dans un communiqué.

Il reproche, dans sa décision rendue jeudi, des manquements en matière de police sanitaire et d'informations, notamment dans les notices de ce médicament commercialisé par Sanofi depuis 1967.

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