Le protoxyde d’azote, ou gaz hilarant, fait un tabac chez les jeunes. Légal et en vente libre sur Internet, en supermarché ou même livré à domicile, il semble inoffensif. Or, les mineurs ne se rendent pas compte de son danger. Le gaz, contenu sous forme de petites capsules argentées ou de bombonne, est vidé dans un ballon de baudruche avant inhalation. S’en suivent des éclats de rire incontrôlables.
Pourtant, consommé à de trop fortes doses, il peut avoir de graves conséquences, du malaise jusqu’à la tragédie d’un arrêt cardiaque. Un mésusage qui peut entrainer la mort, comme celle de Yohan en 2018. Le jeune homme de 19 ans est décédé après avoir inhalé le gaz d’un aérosol dépoussiérant pour ordinateur. Dans certains cas, il peut laisser des séquelles neurologiques permanentes.
Depuis 2018, le ministère de la Santé constate une hausse de sa consommation. Et le protoxyde d’azote est revenu sur le devant de la scène après la révélation des rodéos sauvages en trottinette électrique sur les Champs-Élysées, qui font le tour des réseaux sociaux depuis un mois.
Si l’Assemblée nationale n’a prévu d’examiner le projet de loi qu’en mars 2021, certains députés et élus s’impatientent.
Le 24 juillet, 94 députés de tous bords politiques ont cosigné une tribune pour un meilleur encadrement du protoxyde d’azote, allant de l’interdiction de la vente aux mineurs à une meilleure prévention au sein des établissements scolaires, plaidant au passage pour inscrire rapidement la proposition de loi à l’ordre du jour.
Au niveau local, plusieurs maires, las et inquiets pour leurs jeunes, comme à Cannes ou Montpellier, ont déjà décrété l’interdiction de la vente du «proto» aux mineurs.
Si la France vote favorablement pour mieux encadrer le protoxyde d’azote, le pays deviendra le deuxième à légiférer à ce sujet. Au Danemark, la loi est entrée en vigueur le 15 mai 2020.