Jean Castex condamne «très fermement» le déboulonnage de statues en Martinique, que le préfet avait laissé faire

Le déboulonnage des statues de Joséphine de Beauharnais et de Pierre Belain d’Esnambuc à Fort-de-France a révélé une discordance entre le préfet de Martinique, qui avait ordonné aux forces de l’ordre de ne pas intervenir, et le Premier ministre, qui a «très fermement» condamné cet acte dès le lendemain.
Sputnik

Dimanche 26 juillet, deux statues ont été déboulonnées à Fort-de-France, chef-lieu de la Martinique. Le préfet local, Stanislas Cazelles, dans son communiqué publié le jour même, a «condamné ces destructions qui sont l’action inadmissible d’une minorité violente». Jean Castex a condamné à son tour «très fermement les actes de vandalisme». Les deux hommes, s’ils semblent avoir accordé leurs violons, ont pourtant eu des attitudes différentes au départ.

En effet, c’est bien le préfet de Martinique qui avait demandé aux forces de l’ordre de ne pas intervenir, selon une source policière citée par l’AFP et relayée par Le Figaro. Après que les manifestants ont donné un ultimatum pour faire retirer les statues controversées, le haut fonctionnaire a alors rappelé la mise en place de «commissions mémorielles» dans plusieurs communes de l’île.

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«L'État soutient ces initiatives car elles permettent le dialogue et s'inscrivent dans un débat démocratique. Laissons les commissions mémorielles faire leur travail», a-t-il ajouté.

Ce laisser-faire avait d’ailleurs provoqué la réaction de Marine Le Pen, laquelle avait accusé Emmanuel Macron d’avoir «menti» après que celui-ci avait promis lors d’une allocution du mois de juin qu’aucune statue ne sera déboulonnée».

Des personnages polémiques

Les manifestants accusent Joséphine de Beauharnais, née en Martinique et première femme de Napoléon Ier, d’avoir poussé son mari à rétablir l’esclavage en 1802. Pierre Belain d’Esnambuc, quant à lui, avait mené l’expédition française en Martinique pour en faire une colonie en 1635. En mai, ce sont deux statues de Victor Schoelcher, qui a décrété l’abolition de l’esclavage en 1848, qui ont été brisées.

Plus récemment, toujours à Fort-de-France, des militants anti-esclavagistes ont arraché la plaque de la rue Victor Hugo. Ils lui reprochent notamment son Discours sur l’Afrique en 1879 et sa complaisance à l’égard de l’esclavage.

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