Une baleine amputée de sa queue agonise en Méditerranée - images

Depuis moins d’un an, un rorqual baptisé Flukera a perdu le reste de sa queue, après probablement «une collision avec un navire ou un enchevêtrement dans un filet», selon le sanctuaire Pelagos.
Sputnik

«Elle est dans un état de maigreur terrible»: WWF a attiré l’attention vendredi sur l’«agonie» en Méditerranée d’une baleine amputée de sa queue, symbole pour l’ONG de l’impact des activités humaines sur les cétacés.

Ce rorqual commun baptisé Fluker est connu depuis des années par les experts du sanctuaire marin Pelagos, zone protégée créée entre l’Italie, la France et Monaco. Il était en effet déjà reconnaissable à sa nageoire caudale («fluke» en anglais) à demi amputée.

Mais depuis moins d’un an, la baleine a perdu le reste de sa queue, après probablement «une collision avec un navire ou un enchevêtrement dans un filet», selon le sanctuaire Pelagos.

Le cétacé aperçu plusieurs fois dans la zone ces dernières semaines, au point que les autorités ont appelé les plaisanciers à ne pas l’approcher, a été filmé par une équipe du WWF à bord de son bateau Blue Panda.

«Elle avait du mal à se déplacer»

«Elle est dans un état de maigreur terrible, on sentait qu’elle avait du mal à se déplacer», a indiqué à l’AFP Arnaud Gauffier, directeur des programmes de l’ONG.

Un grand requin blanc attaque et mange une baleine à bosse vivante – photo
Le rorqual commun, deuxième plus gros animal au monde après la baleine bleue, utilise sa queue pour se propulser et se nourrit notamment de krill (petites crevettes) en filtrant l’eau quand il nage.

Aujourd’hui, Fluker «peut plonger et se nourrir mais beaucoup plus difficilement que normalement, c’est ce qui explique sa maigreur», a souligné Arnaud Gauffier.

Fin juin, le sanctuaire Pelagos avait déjà confirmé la présence du rorqual, qui semblait «amaigri» et présentait «de nombreux parasites».

Une chance de survie très faible

Un pêcheur a filmé une baleine à 11 kilomètres de Capbreton – vidéo
A cette époque «Fluker parvenait à se déplacer (environ 100 km par jour), à plonger et se nourrir bien que difficilement. Cet individu, qui a étonné la communauté scientifique pour ses capacités d’adaptation, avait toutefois une chance de survie très faible», a indiqué jeudi le sanctuaire à l’AFP.

«A l’heure actuelle, toute mise à jour et spéculation sur son état de santé semblerait prématuré», a-t-il ajouté.

Dans tous les cas, «ce qui est surtout choquant, c’est le fait que des activités humaines aient pu la mettre dans cet état là», a insisté Arnaud Gauffier, qui réclame la mise en place d’une «zone maritime particulièrement vulnérable» en Méditerranée nord-occidentale, très fréquentée.

Cela permettrait notamment de limiter la vitesse des navires, et ainsi le risque de collision mortelle avec les cétacés, alors que 10 à 40 rorquals communs sont tués chaque année de cette façon dans le sanctuaire Pelagos, selon WWF, qui plaide aussi pour le déploiement de systèmes anti-collision et la mise en place de politiques pour lutter contre les filets de pêche «fantôme».

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