L’Onu augure des «souffrances terribles» pour les Yéménites en cas du déversement du pétrolier Safer

Dressant le tableau d’éventuelles conséquences humanitaires et écologiques du déversement du pétrole se trouvant à bord du Safer, ce pétrolier abandonné au large d’un port yéménite, un responsable onusien a déclaré que les houthis avaient confirmé qu'ils étaient prêts à en autoriser l’accès à une mission de l’Onu et a espéré son prompt déploiement.
Sputnik

Le pétrolier Safer chargé de 1,1 million de barils d’or noir et abandonné depuis plusieurs années au large du port yéménite d’Hodeïda représente une menace aussi bien environnementale qu’humanitaire, a déclaré Mark Lowcock, secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des affaires humanitaires, lors d’une intervention devant le Conseil de sécurité.

Soulignant que si l’embarcation sombrait dans la mer Rouge, une grave marée noire s’en ensuivrait sans doute, il a rappelé qu’en mai, de l’eau s’est infiltrée dans la salle des machines du pétrolier, ce qui a rapproché le risque d’une catastrophe écologique. Si une réparation a été effectuée, cette solution n’est que provisoire.

Une menace pesant sur 1,6 million de Yéménites

«Si une marée noire devait se produire au cours des deux prochains mois, les experts prévoient que 1,6 million de Yéménites seraient directement touchés», a relevé Lowcock.

En raison des courants marins et des conditions saisonnières, une grande partie du pétrole déversé resterait probablement près des côtes du Yémen. Ainsi, le port d'Hodeïda, dont le pays dépend pour la livraison de l’aide humanitaire et des produits importés, pourrait être contraint de fermer pendant des semaines, voire des mois.

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Ainsi, cela risque de causer des «souffrances supplémentaires terribles» à des millions de Yéménites, dont ceux qui souffrent déjà de famine à Sanaa, Ibb et dans d’autres agglomérations éloignées de la côte.

Ansar Allah prêt à donner son feu vert

Toutefois, les dernières nouvelles permettent d’espérer une issue positive.

«La semaine dernière, nous avons reçu des nouvelles encourageantes. Les responsables d'Ansar Allah (houthis) ont confirmé par écrit aux Nations unies qu'ils étaient prêts à autoriser la mission de l’Onu auprès du Safer. Ils ont également fait part de leur intention de délivrer des permis d'entrée au personnel de la mission. Je salue cette annonce », a dit Mark Lowcock.

Et de conclure que l'équipe des Nations unies pourrait se déployer dans les trois semaines suivant la réception de tous les permis nécessaires.

Situation au Yémen

Le Yémen est ravagé depuis 2014 par la guerre civile entre les insurgés houthis et les forces gouvernementales. Le conflit s’est internationalisé en 2015 quand une coalition dirigée par l’Arabie saoudite a rejoint les rangs du gouvernement.

Le pays est plongé dans le chaos et subit «la pire crise humanitaire au monde», d’après les Nations unies.

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