Le 12 juillet, le comité Traoré a inauguré une nouvelle fresque à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), le long du canal de l’Ourcq, à quelques mètres de la passerelle Romy Schneider. La peinture a été réalisée par le collectif de street artistes Black Lines, selon Valeurs actuelles.
Sur un mur haut de plusieurs mètres, s’esquissent le mot «Justice» et au-dessus un portrait d’Assa Traoré: ses yeux sont bandés, des larmes coulent sur ses joues, elle porte le t-shirt «Justice pour Adama». Une représentation du tableau d’Eugène Delacroix «La liberté guidant le peuple» est également visible à droite, avec ces termes «plutôt vivre debout que vivre à genoux» (la célèbre citation toutefois étant: «plutôt mourir debout que vivre à genoux»).
Youssef Brakni, membre du comité, a filmé la finalisation de la fresque en direct et l’a retransmise sur la page Facebook du groupe «Justice pour Adama».
Selon les auteurs de la peinture murale, les yeux bandés d’Assa Traoré sont une façon de dénoncer «le monde politique» et «la répression» qui essayeraient de cacher la vérité, et les larmes symboliseraient quant à elles la douleur ressentie par la jeune femme.
«Il faut qu’on se réapproprie nos héros», souligne l’un des deux peintres, l’autre ajoute: «Assa Traoré incarne cette nouvelle France», la «nouvelle Marianne».
C’est un «hommage» pour Assa Traoré d’être «représentée artistiquement»
Youssef Brakni a aussi interrogé Assa Traoré au sujet de la nouvelle fresque réalisée.
«Chacun peut s’approprier ce combat comme il le voit, comme il le ressent. C’est notre combat à tous. Si tu ne subis pas cette violence, le but est de ne pas jeter la pierre à celui qui l’a subie», a-t-elle dit.
Assa Traoré a également commenté le fait d’être «représentée artistiquement»: «c’est un hommage» pour elle. «L’art est un vecteur puissant. Chacun peut le regarder, l’interpréter».
La fresque en mémoire d’Adama Traoré vandalisée
La fresque murale de Stains (Seine-Saint-Denis) «contre le racisme et les violences policières» sur laquelle figure Adama Traoré et George Floyd a été vandalisée dans la nuit du 4 au 5 juillet.
Une semaine plus tard, le leader du mouvement patriotique «Les Nationalistes», Yvan Benedetti, a publié une vidéo sur YouTube dans laquelle il a revendiqué ce geste qu’il a qualifié de «recontextualisation artistique».