De nombreuses morts mystérieuses d’équidés dans différents départements de France, dont la Moselle, les Yvelines, le Puy-de-Dôme ou la Somme, laissent perplexes les enquêteurs. Tout un gang de tueurs de chevaux semble avoir développé une activité macabre dans le pays, découle-t-il d’une note du Service central du renseignement territorial (SCRT) en date du 30 juin 2020, dont a pris connaissance Le Parisien.
Les animaux tués étaient retrouvés, dans la majorité des cas, avec l'oreille droite coupée, constatent les enquêteurs. Ce qui témoigne d’«une véritable volonté de porter atteinte aux équidés de manière générale tout en gardant une oreille en trophée», indique le SCRT cité par le quotidien.
Cependant, l’idée de couper l’oreille des chevaux reste inexpliquée, selon ce service, qui est également chargé de traiter les cas de dérive sectaire. Leurs auteurs et leurs réelles intentions sont encore à élucider pour savoir si ces actes ont pour motif le fétichisme, la superstition, ou un rituel satanique ou sectaire.
Des spécialistes
Parmi les victimes animales, se trouvent des juments, des chevaux, des pouliches, une ponette et un trotteur qui allait devenir «une star des hippodromes» estimé à 130.000 euros, selon la note analysée par Le Parisien. Ce dernier a été tué en Vendée le 15 février 2020, la veille d'une compétition.
Le corps de l'âne nommé Scipion, 14 ans, a été retrouvé mort le 19 juin, l'oreille coupée et un œil arraché.
«Dans leur grande majorité, les animaux mutilés étaient très sociables et ne craignaient pas l'Homme», souligne le SCRT dans sa note. C’était le cas de Scipion, habitué à des foires. Et cela a facilité la tâche des tueurs.
Selon Loïc Crampon, le propriétaire de l’âne, les malfaiteurs s'y connaissent bien dans l’élevage ou le dressage: «Peu de gens savent manipuler les équidés, elles doivent être bien renseignées.» Une hypothèse confirmée par la note en question: «Les traces constatées sur les naseaux laissent présumer l'utilisation d'un tord-nez, accessoire demandant à son utilisateur des connaissances et des compétences dans le monde équestre pour le manipuler avec efficacité.»
L’enquête piétine
«Le problème, c'est que ce n'est jamais le même type d'équidé visé et jamais la même façon de tuer. Le seul lien, c'est l'oreille. Donc ça peut arriver à n'importe qui, n'importe où, n'importe quand», a indiqué au Parisien Pauline Sarrazin.
«Nous sommes en contact avec les autres parquets pour tenter d’établir des rapprochements et éventuellement regrouper les enquêtes, mais pour l’instant ce n’est pas le cas», avait déclaré le 30 juin le procureur de la République de Clermont-Ferrand.