Trump s’exprime sur le retrait américain de l’Otan

Le Président américain a déclaré dans un entretien au Washington Post qu’il ne souhaitait pas voir les États-Unis quitter l’Otan, mais a réaffirmé sa volonté de voir les alliés payer leur contribution. Selon son ancien conseiller John Bolton, il avait l’intention de faire usage de cette menace lors du sommet de l’organisation en 2018.
Sputnik

Dans une interview accordée au Washington Post et publiée le 11 juillet, Donald Trump est revenu sur la question du retrait américain de l’Otan. Il a admis qu’il n’était pas dans son intention de quitter l’organisation, mais qu’il avait menacé de le faire afin que les alliés paient leur contribution.

«Ils m’ont posé cette grande question: Auriez vous quitté [l’Otan] si… et je leur ai répondu "Oui, je serais parti". Et si je ne donnais pas cette réponse, ils n’auraient pas payé», a confié le chef de l’État au quotidien américain. Quant à savoir s’il avait vraiment l’intention de quitter l’Otan, il a répondu: «Non, je ne veux pas partir… Mais je veux qu’ils paient leur part». 

Le sujet est revenu sur la table après la récente publication du livre de John Bolton «The Room Where It Happened», dans lequel il affirme que M.Trump avait pour intention de menacer d’un potentiel retrait américain les autres leaders lors du sommet de l’Otan en 2018 si ceux-ci ne payaient pas. Le secrétaire d’État Mike Pompeo l’avait ensuite convaincu de ne pas le faire.

L’Otan et la Turquie, outils de l’Amérique au Moyen-Orient

En 2014, les alliés s’étaient accordés sur l’augmentation de leur budget de la défense à hauteur de 2% de leur PIB respectif d’ici 2024, un objectif que beaucoup peinent à atteindre. Toujours d’après l’ouvrage de l’ancien conseiller à la Sécurité nationale, Trump avait estimé que 2% du PIB était «trop petit».

Retrait des troupes US d’Allemagne

Le Président s’est montré particulièrement critique envers les dépenses militaires de l’Allemagne, qu’il estime insuffisantes pour remplir ses obligations. Le 15 juin dernier, il a ainsi décidé de réduire drastiquement le contingent militaire américain dans ce pays, soulignant que Berlin devait «des milliards» à l’Alliance.

«Pourquoi devrions-nous faire ce que nous faisons s'ils ne paient pas?», avait-il déclaré devant les journalistes à la Maison-Blanche. Le 24 juin, il a finalement annoncé que les troupes allaient être transférées en Pologne, suscitant une réaction de méfiance de Moscou.

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexandre Grouchko, avait ainsi alerté sur le fait que ceci signifiait une potentielle violation de l’acte Otan Russie, selon lequel les pays de l’Alliance doivent s’abstenir de tout déploiement supplémentaire de forces de combat importantes.

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