«Un violeur à l’Intérieur, un complice à la justice», «Gouverné. e. s par la culture du viol», ou encore, «Ministère du viol». Dans la nuit du mardi 7 juillet au mercredi 8 juillet, de nouveaux collages sont apparus à Paris sur les murs des quartiers de la Butte-aux-Cailles, mais également de Panthéon et Glacière.
«Cela s’est fait très naturellement. À l’annonce du remaniement, la colère est montée d’un coup, dans toutes les associations, mouvements et collectifs féministes», raconte une militante du collectif Collage féminicide à Sputnik.
Une colère qui est descendue dans la rue. Par deux fois, des militantes féministes se sont rassemblées mardi 7 juillet pour dénoncer un «remaniement de la honte».
Céline Piques, porte-parole de l’association Osez le féminisme! résumait pour Le Monde, les griefs à l’encontre du gouvernement Jean Castex: «Nommer comme premier flic de France Gérald Darmanin, un homme accusé de viol, et comme Garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, un antiféministe notoire, c’est complètement impensable […] Il s’agit des deux représentants de la police et de la justice, deux institutions clés dans le parcours des victimes de violences sexuelles.»
La militante du collectif Collages Féminicides soutient que «sur cette question, la convergence des luttes est totale. D’habitude, lors de ces sessions [de collage, ndlr], nous rencontrons des réactions diverses: parfois positives, parfois négatives, cette fois-ci, tout le monde nous soutenait.»
Un mode d’action qui fait des émules
Signe de cette indignation grandissante, le nombre de colleuses a significativement augmenté pour l’action de la nuit de mardi à mercredi:
«Ce qui devait être une session à huit personnes est devenu une session à 16», écrit notre contact.
Par ailleurs, la militante constate que ce mode d’action fait des émules: «Nous étions entre 800 et 1.000 à coller activement à Paris avant la crise du Covid. Depuis le déconfinement, nous avons formé plus de 300 nouveaux.»
«Nous pensons que le César de Polanski a été une énorme claque symbolique dans la figure de toutes les femmes et que l’envie de militer, de se réapproprier la rue et d’agir a été frustrée pendant les longues semaines où elles ne pouvaient sortir.»
Et de poursuivre:
«Ce remaniement est une deuxième provocation, dans un contexte de prise de conscience, cela a été pris comme une insulte, une marque de mépris, de la part d’un gouvernement qui devait faire des violences faites aux femmes la “grande cause” de son quinquennat.»
En juin dernier, la cour d’appel de Paris a ordonné la reprise des investigations concernant une accusation de viol de 2009 visant M. Darmanin, lequel occupait au moment de cette décision le poste de ministre des Comptes publics.