Mediapart publie une enquête sur les néonazis dans les rangs de l’Armée française

Sur les réseaux sociaux, ces militaires, dont certains ont déjà quitté de leur plein gré les rangs de l’Armée française, ne cachent pas leur attachement à l’idéologie nazie. Dans son enquête parue le 8 juillet, Mediapart en identifie une dizaine.
Sputnik

Des clichés d’un tatouage qui reprend la devise qu’arborait jadis la boucle des ceintures SS ou encore des vêtements marqués du logo d’un réseau néonazi. Sur les réseaux sociaux, dont Facebook et VKontakte, Mediapart a repéré une dizaine d’hommes qui servent ou ont servi dans les rangs des forces armées et qui ne font point mystère sur leurs convictions néonazies.

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Et pourtant, rappelle le média, la Commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la lutte contre les groupuscules d’extrême droite a placé au premier rang des recommandations contenues dans son rapport du 6 juin 2019 le «suivi des membres ou anciens membres des forces armées ou de sécurité intérieure impliqués dans des groupes d’ultra-droite».

Alors que le Centre national des habilitations Défense (CNHD) procède un contrôle afin d’évaluer le degré de confiance vis-à-vis du candidat, examinant leur casier judiciaire, les réseaux sociaux semblent lui échapper. Ainsi, Mediapart évoque Y.G., engagé depuis 2018 dans le 1er régiment de hussards parachutistes, il s’est présenté plusieurs fois depuis 2016 sur les réseaux sociaux avec des vêtements affichant le logo du réseau néonazi «Blood & Honour».

Si un cas est identifié, une procédure disciplinaire est lancée, assure le ministère

Invité par Mediapart à confirmer que la publication de tels clichés n’a eu aucune conséquence pour la carrière militaire des individus en question et à fournir une explication, le ministère des Armées a répondu:

«Par construction, nous n’avons pas les moyens de suivre les publications de nos 140.000 personnels lorsqu’ils s’expriment sur Internet. Tous ne font pas état de leur qualité de militaire dans leurs publications ou s’expriment sous une autre identité».

Et de poursuivre que lorsque des propos enfreignant le devoir militaire ou à caractère extrémiste émanant de l’un des membres de l’Armée française sont détectés, «une procédure disciplinaire est engagée et peut déboucher sur des sanctions lourdes ayant des conséquences sur le déroulement de carrière du militaire».

Concernant les militaires dont les noms figurent dans l’enquête de Mediapart, le ministère reconnaît que certains d’entre eux sont toujours en service, précisant que «les éléments ont été portés à la connaissance de leur chaîne de commandement».

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