À l’issue d’un panel par visioconférence, le rapport indique que la pandémie de Covid-19 a lourdement perturbé la riposte contre le Sida et pourrait continuer sur sa lancée. Une interruption totale de six mois du traitement contre le VIH entraînerait plus de 500.000 morts supplémentaires en Afrique subsaharienne sur la période 2020-2021.
«Mettre fin à la pandémie de Covid-19 dès 2020 et à celle de VIH comme enjeux de santé publique à l’horizon 2030 ne constitue pas deux combats, mais un seul et même combat. Le combat pour mettre fin aux inégalités et œuvrer pour le plein respect des droits humains de toutes et de tous», a souligné la présidente de l’Association nationale de soutien aux séropositifs et malades du Sida au Burundi, Jeanne Gapiya, lors des échanges.
Pour lutter contre les épidémies conjuguées du VIH et du Covid-19, l’Onusida et ses partenaires mènent une campagne mondiale en faveur d’un vaccin universel contre le Covid-19.
L’appel a déjà reçu la signature de 150 responsables et spécialistes du monde entier et exige que tous les vaccins, traitements et tests soient libres de brevet, produits en masse et distribués gratuitement et équitablement à l’ensemble de la population, fait savoir le rapport.
Le programme commun presse également les pays à augmenter leurs investissements pour combattre ces deux maladies. Les investissements pour riposter au VIH ont chuté de 7% entre 2017 et 2019 et représentent 18,6 milliards de dollars. Ce qui signifie qu’il manque 30% au budget de 26,2 milliards de dollars nécessaire à une riposte efficace au VIH pour 2020, note-t-on.
Le rapport révèle que le monde a accumulé un grand retard dans la prévention de nouvelles infections au VIH. 1,7 million de personnes ont contracté le virus, soit plus du triple de l’objectif mondial. On constate cependant des progrès en Afrique orientale et australe où les nouvelles infections au VIH ont reculé de 38% depuis 2010. Ces chiffres contrastent dramatiquement avec ceux d’Europe de l’Est et d’Asie centrale où les nouvelles infections au VIH ont explosé de 72% depuis 2010. Leur nombre a également bondi de 22% au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et de 21% en Amérique latine.