Nouvel épisode de vandalisme à l’égard de personnages historiques controversés en France. À Lille, c’est déjà la deuxième fois que la statue du général Faidherbe (1818 – 1889) est dégradée, a rapporté le journal local La Voix du Nord dimanche 5 juillet. La mairie va procéder au nettoyage et a déclaré qu’elle allait porter plainte.
Dans la nuit du 20 au 21 juin, le socle de la statue avait été tagué de la formule «colon assassin» en référence au poste de gouverneur du Sénégal qu’a occupé le général au XIXe siècle. Les mots «Sénégal», «Algérie» et «Kabylie» étaient également visibles sur l’autre côté du piédestal, soit les territoires où il a mené des campagnes de colonisation.
Les tags ont depuis été effacés, mais de la peinture rouge a cette fois été balancée sur le cheval du monument, sans autre message apparent. La date de cet acte de vandalisme n’a pas pu être déterminée.
Dès la première dégradation, la maire de Lille nouvellement réélue, Martine Aubry, avait déclaré au Figaro qu’elle envisageait de poser une plaque explicative afin de mettre en lumière «tous les aspects du personnage».
«Si le général Faidherbe est là, ce n'est pas pour sa conquête du Sénégal, […] c'est parce qu'il a gagné une bataille extrêmement importante pour Lille, la bataille de Bapaume contre les Prussiens en 1876 [1871, ndlr]», avait rappelé l’édile en faisant erreur sur la date.
«Faidherbe doit tomber»
Le 20 juin, quelques centaines de manifestants s’étaient rassemblées devant cette statue pour réclamer son «retrait» ou «au moins la contextualisation», qualifiant le personnage de «figure du colonialisme français, violent et raciste», a rapporté une journaliste de l’AFP. Les participants à l’événement intitulé «Faidherbe doit tomber» scandaient notamment: «Décolonisons, l’histoire et la mémoire!».
«Partout dans le monde, depuis la mort de George Floyd et dans le contexte du mouvement Black Lives Matter, des statues d'esclavagistes, de colonialistes et de suprémacistes blancs sont tombées. […] Nous aussi, nous avons notre statue de colon à déboulonner!», a plaidé le collectif qui a organisé la manifestation.