L’Algérie enterre ses premiers «martyrs» anticoloniaux remis par la France

Une cérémonie d’enterrement des restes de 24 Algériens tués au début de l’occupation française au XIXe siècle et récemment restitués par Paris s’est déroulée à Alger, selon Algérie Press Service (APS).
Sputnik

Les restes de 24 résistants algériens à l'occupation française rapatriés vendredi 3 juillet de France à bord d'un avion militaire, ont été inhumés dimanche 5 juillet lors d'obsèques solennelles au cimetière d’El-Alia à Alger, a annoncé l’agence Algérie Press Service (APS).

La cérémonie s’est déroulée en présence du Président Abdelmadjid Tebboune et de dignitaires, relate l’agence France Presse (AFP). Les 24 cercueils ont été mis en terre dans le «carré des martyrs de la Révolution algérienne» qui abrite notamment la tombe de l'émir Abdelkader, héros de la première résistance anti-française et les grandes figures de la guerre d'indépendance (1954-1962).

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M.Tebboune a remis les drapeaux algériens qui recouvraient les cercueils à des «cadets de la nation, des lycéens qui suivent leur cursus dans des écoles militaires, comme un passage de témoin à la jeune génération», selon un responsable cité par l’AFP.

Le 4 juillet, le Président avait déclaré attendre des excuses de la France pour la colonisation de l'Algérie et estimé que son homologue Emmanuel Macron était «quelqu'un de très honnête» susceptible de contribuer à ce climat d'apaisement, selon l’agence de presse.

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Les crânes des 24 personnes tuées par l’armée coloniale entre 1849 et 1854 avaient jusque-là reposé au Musée nationale d'histoire naturelle (MNHN), à Paris. Emmanuel Macron avait promis de les restituer à l’Algérie pendant sa visite à Alger en décembre 2017.

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Parmi les ossements restitués figurent ceux de Mohamed Lamjad Ben Abdelmalek, dit Cherif Boubaghla –qui a mené une insurrection populaire dans la région du Djurdjura, en Kabylie–, du cheikh Bouziane –le chef de la révolte des Zaâtcha (région de Biskra en 1849)–, de Moussa el-Derkaoui –son conseiller militaire– et de Si Mokhtar ben Kouider el-Titraoui. 

Après leur arrivée en Algérie le 3 juillet, les cercueils ont été exposés au public dans le hall du Palais de la Culture Moufdi-Zakaria à Alger, pour un dernier hommage.

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