Dans cette interview, le chef de l'État dessine les grandes lignes de sa stratégie pour les deux dernières années de son quinquennat, confirmant vouloir remettre en chantier la réforme des retraites, mais «transformée», et souhaitant la reprise des négociations avec les partenaires sociaux dès cet été.
«La réforme des retraites est-elle à mettre à la poubelle? Non. Ce serait une erreur», a-t-il insisté.
Il a aussi laissé entendre qu'il était favorable à un allongement de la durée des cotisations, un paramètre jusqu'ici écarté.
«Nous ne pouvons pas être un pays qui veut son indépendance, la reconquête sociale, économique et environnementale et être un des pays où on travaille le moins tout au long de la vie en Europe».
Maintien de l'âge pivot
En revanche, interrogé sur le maintien ou non de l'âge pivot à 64 ans, cher à Édouard Philippe, il a seulement répondu: «je suis ouvert à ce que (la réforme) soit transformée».
Il a aussi réaffirmé que c’est «la deuxième ligne, les livreurs, les caissières», «la France perdante du système de retraite actuel» qui gagnerait à un système universel par points.
Mais le deuxième sujet, a-t-il poursuivi, sera celui des «équilibres financiers». «Je demanderai au gouvernement de réengager rapidement une concertation en profondeur, dans un dialogue de responsabilité associant les partenaires sociaux dès l'été sur ce volet des équilibres financiers».
«Il faut que tout cela soit mis sur la table» mais «il n'y aura pas d'abandon d'une réforme des retraites», a-t-il insisté.
Sur l'ensemble de ses réformes engagées, M. Macron a par ailleurs reconnu qu'il avait «(s)a part de maladresse. J'ai parfois considéré qu'il fallait aller vite sur certaines réformes».