«Je vais me refaire!» En une phrase, le plaisir pourrait virer à l’addiction. Paris hippiques et sportifs, loterie, jeux à gratter ou encore poker: si les Français ont moins joué en 2019, en comparaison avec 2014, ils l’ont toutefois fait plus intensément.
C’est ce que révèle l’enquête menée par Santé publique France, l’Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) et l’Observatoire des jeux (ODJ). Il ressort que 47,2% des Français ont misé au moins une fois durant l’année écoulée, contre 57,2% il y a cinq ans.
«Pour tenter ma chance comme tout le monde, une ou deux fois par an cela me semble suffisant vu les probabilités de gagner. Cela me suffit, je ne suis pas addict», s’amuse-t-il.
Un autre estime au micro de Sputnik que le contexte n’est guère favorable aux jeux d’argent:
«Je pense qu’avec la conjoncture, ce qui se passe avec le Covid-19, les gens n’ont pas trop envie de dépenser sur les jeux de hasard ou tout ce qui est PMU, les jeux de chevaux, etc.», estime une passante au micro de Sputnik.
La baisse du nombre de joueurs «est essentiellement due à la baisse du nombre de joueurs de la FDJ (Française des jeux), dans la mesure où 80/90 % [d’entre eux, ndlr] jouent exclusivement aux jeux de loterie», décrypte pour l’AFP Jean-Michel Costes (ODJ), l’un des auteurs de l’étude.
Jouer moins, mais plus intensément
Une tendance qui se confirme aussi pour le Poker. Plus de la moitié du chiffre d’affaires du secteur se réalise désormais en ligne.
Près de 1,4 million de joueurs à risque en France
Pour endiguer ce phénomène, l’État a mis en place de nouvelles dispositions légales, notamment un système de régulation commun à l’ensemble du champ des jeux d’argent, avec la création de l’Autorité nationale des jeux (ANJ), lancée le 23 juin, dotée de compétences renforcées de contrôle des opérateurs.
Les auteurs de l’étude rappellent également que l’industrie du jeu représente un marché de 10,4 milliards d’euros en 2017… Ce qui a rapporté au passage plus de 5,5 milliards d’euros de recettes fiscales à l’État.