Manifestation des «extras» de la restauration contre la réforme de l’assurance chômage: «On sent qu’ils vacillent!»

Toques blanches et nœuds papillon, les cuisiniers et maîtres d’hôtel regroupés dans l’Organisation du Personnel de la Restauration dans l’Événementiel (OPRE) ont manifesté ce mercredi à Paris, face au ministère du Travail. Reportage de Sputnik.
Sputnik

«Nous sommes fiers de vous servir. Soyez fiers de nous aider», «Nous vous servons. Vous nous desservez!»

Voilà quelques-unes des pancartes que les vacataires de la restauration de l’événementiel ont brandies ce jeudi 2 juillet, accompagnées d’agrandissements de selfies de Macron avec les serveurs lors des réceptions à l’Élysée. Ils exigent du ministère du Travail qu’il annule la reforme de l’assurance chômage, décriée également par plusieurs branches d’intermittents.

En tenue de travail, une fois de plus, les représentants de l’Organisation du Personnel de la Restauration dans l’Événementiel (OPRE), à l’arrêt du fait de l’épidémie de Covid-19, sont venus exposer leurs doléances lors d’une réunion avec Marc Ferracci, conseiller de Muriel Pénicaud, la ministre du Travail.

À l’issue de la rencontre, Denis Gravouil, négociateur pour la CGT Spectacle de la réforme de l’assurance chômage, membre d’«une délégation unitaire, entre la CGT et plusieurs collectifs –CPHRE, OPRE, FMITEC», a rappelé que tous ces collectifs étaient «contre la réforme de l’assurance chômage» et se battaient pour «obtenir la prolongation des droits, comme cela a été fait pour les intermittents du spectacle», pour tous ceux qui sont dans la précarité et la discontinuité de l’emploi.

«Nous demandons l’annulation [de la réforme, ndlr] dans tous ses volets. En face, on nous a dit que le gouvernement réfléchissait et qu’on aurait des annonces après le remaniement. On sent qu’ils vacillent, il y a de plus en plus de monde qui s’élève contre cette réforme. Ils vont devoir prendre des mesures, même si pour l’instant, rien n’est annoncé», souligne Denis Gravouil au micro de Sputnik.

Claire Lacoste, maître d’hôtel, qui assure au micro de Sputnik vouloir continuer à se battre pour son métier, «comme on le pratique, avec élégance et discrétion», rappelle n’avoir aucun travail depuis début mars. Les fêtes et les salons, les banquets «pour plus de dix personnes» sont annulés, tout comme les grands événements avec des étrangers.

«Je me doute bien que les choses n’avancent pas d’un claquement de doigts, mais on continuera d’être là, comme on l’a fait depuis quatre mois», assure Claire Lacoste.

​Les «extras» de la restauration réclament une prolongation de leurs droits, à l’instar des intermittents du spectacle qui, suite à un combat similaire, ont obtenu une «année blanche». Les vacataires de la restauration veulent aussi retrouver un statut adapté à leur métier, puisque l’annexe 4 de l’assurance chômage, qui encadrait leur profession, a été supprimée en 2017, tandis que le nouveau calcul des droits s’est traduit par une baisse de 22% en moyenne des allocations, selon les calculs de l’UNEDIC.

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