Matteo Salvini, chef de la Ligue, a été vivement pris à parti lundi soir par des manifestants, dans une commune de la région de Naples où des tensions avaient opposé la semaine dernière la population à des travailleurs étrangers touchés par le coronavirus, rapporte l'AFP.
Arrivé avec une heure de retard dans la localité, déjà investie par de nombreux manifestants vociférant des insultes, Matteo Salvini, portant un masque aux couleurs de l’Italie qu’il a aussitôt abaissé malgré un rassemblement très dense, a été inaudible pour la population locale.
S’exprimant devant des tours d’immeubles, protégé par un cordon de policiers, le dirigeant politique a reçu des projectiles comme de l’eau et des oeufs avant de repartir au bout d’une demie heure.
«Salvini est pire que le Covid»
«Salvini est pire que le Covid», «chacal», «bouffon», «va-t-en», ont notamment hurlé des manifestants déchaînés, sifflant chacune de ses prises de parole.
Dans un bref aparté aux télévisions après avoir battu en retraite, M. Salvini s’en est pris aux perturbateurs «arrivés d’ailleurs» pour empêcher un débat.
«Il faut garantir des droits aux Italiens, éloigner les étrangers qui n’ont pas de papiers», a-t-il dit au micro d’AFPTV, en promettant de revenir. «Il faut investir plus dans la région de Naples, en moyens et en forces de l’ordre», a estimé M. Salvini.
700 personnes confinées depuis une semaine à Mondragone
Vendredi dernier, de nouveaux renforts de police anti-émeute avaient été envoyés dans la localité pour y rétablir le calme.
Occupant illégalement un complexe de cinq immeubles, ils ont reçu l’ordre de rester confinés sur place une quinzaine de jours, alors que des tests de dépistage sont en cours dans tout le quartier.
Jeudi, un groupe de plusieurs dizaines d’individus avait forcé le cordon de confinement pour une marche de protestation dans la ville, suscitant des tensions et des échauffourées avec des habitants, qui leur avaient jeté des pierres.
Plusieurs véhicules, appartenant à des résidents bulgares, avaient été endommagés, leurs vitres brisées par des habitants italiens qui exhibaient leur plaque d’immatriculation étrangère comme un trophée, selon des images diffusées par les télévisions italiennes. Un occupant de l’immeuble avait également lancé une chaise depuis les étages sur la foule massée sur le parvis.