«C’est absolument irréaliste»: et si les USA rachetaient les S-400 russes à la Turquie?

Dans leurs tentatives de «neutraliser» les S-400 russes, les États-Unis seraient prêts à recourir à n’importe quel subterfuge, dont la proposition de racheter ces systèmes à la Turquie, a indiqué à Sputnik le politologue Andreï Kochkine. Mais en vain, a estimé un autre interviewé, Igor Korotchenko.
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La Turquie ne renoncera jamais aux S-400, et la proposition des États-Unis de racheter à Ankara ces systèmes de défense aérienne russes est «absolument irréaliste», a déclaré à Sputnik le directeur du Centre d'analyse du commerce d'armes, Igor Korotchenko.

Livrés à la Turquie, les S-400 russes pourraient être rachetés par les États-Unis
«C’est absolument irréaliste. Soucieuse de sa souveraineté, la Turquie ne renoncera jamais aux S-400 et ce, d’autant plus que le premier contrat de livraison de ces systèmes à Ankara a été rempli avec succès, alors que le deuxième est au stade final de concertation. Par ailleurs, la Turquie a donné un signal explicite quant à l’accroissement d’achats de systèmes DCA russes à l’avenir», a expliqué l’expert.

Une proposition qui n’a aucune chance de séduire Ankara

Et de souligner que les questions de sécurité nationale comptaient beaucoup plus pour Ankara que la conjoncture politique.

Erdogan met en garde les USA contre leur intention de «blesser la Turquie» en raison de l'achat de S-400
«Erdogan n’a sans doute pas oublié que le coup d’État [avorté de 2016, ndlr] avait été fomenté par certains officiers et généraux de l’armée de l’air turque», a précisé M.Korotchenko, ajoutant que la Turquie avait besoin des S-400 pour contrôler son espace aérien et assurer sa sécurité et sa souveraineté nationale.

En amont, le sénateur républicain John Thune a proposé de racheter des S-400 russes à la Turquie afin de calmer les tensions actuelles entre Ankara et Washington.

En 2017, la Turquie est devenue le premier pays membre de l’Otan à signer un contrat portant sur la livraison de systèmes russes S-400. Cette décision d’Ankara avait provoqué une réaction négative des États-Unis et de l’Alliance atlantique. Washington a exclu la Turquie du programme de production de chasseurs F-35.

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