Suite à la lettre du roi de Belgique déplorant les «souffrances» infligées au Congo pendant la colonisation, des voix s’élèvent désormais pour demander réparation, rapporte Le Soir.
Daniel Jolino Makelele, porte-parole du gouvernement congolais, a ainsi souligné un «moment poignant» à propos de la prise de position du roi Philippe, mais a également tenu à poser la question du patrimoine congolais présent en Belgique. Il s’interroge en particulier sur les œuvres d’art exposées au Musée royal de l'Afrique centrale, à Tervuren.
«Même si nous pouvons exprimer nos sentiments, nous ne pouvons pas effacer le droit… Nous devons aussi rappeler qu’une importante partie du patrimoine congolais se trouve à Tervuren. Les Congolais en ayant été dépossédés de manière cavalière, nous allons approcher les Belges pour voir dans quelle mesure ce patrimoine peut revenir au Congo», a-t-il déclaré au Soir.
«Présenter la facture»
Mais en dehors du rapatriement de certaines œuvres d’art, la Belgique peut-elle aller plus loin et proposer des réparations financières? C’est en tout cas ce que réclament plusieurs acteurs de la société civile.
Certains, comme l’historien Isidore Ndaywel, appellent à «des compensations visibles aux yeux de tous», pour donner une forme de continuité au «processus enclenché», comme il l’explique au Soir. D’autres, tel l’écrivain Fweley Diangitutwa, sont encore plus explicites et souhaitent que le Congo «présente la facture», pour les méfaits de la colonisation.
«Il revient à l’État congolais de présenter la facture à l’État belge qui doit assumer ses responsabilités. Enfin, nos revendications viennent d’aboutir. Reste la dernière étape: comme le roi a reconnu les crimes, la Belgique est contrainte de réparer», déclare ainsi Fweley Diangitutwa au Soir.
Le 17 juin dernier, toutes les formations politiques représentées dans l’hémicycle belge (sauf le Vlaams Belang) s’étaient accordées pour la création d’une commission parlementaire, chargée d’enquêter sur la colonisation belge du Congo.