Des scientifiques de l’université de Cincinnati pensent que la disparition de la civilisation maya est en partie liée à la pollution des eaux de Tikal, l’une de ses anciennes grandes villes, indique une étude publiée dans Scientific Reports.
Selon les chercheurs, la sécheresse qui aurait duré cinq décennies au neuvième siècle, a pu contraindre certains habitants de Tikal à se servir des eaux conservées dans le système de réservoirs de la ville qui étaient insalubres, avancent-ils.
Mercure et phosphate
Les résultats des analyses des dépôts prélevés dans deux réservoirs d’eau du site archéologique de Tikal, situés près d’un palais et d’un temple, ont montré une teneur trop élevée en mercure pour une période de 600 à 900 ans. Sa concentration était deux fois supérieure à la normale dans plusieurs échantillons.
L’eau était également fortement contaminée par des phosphates qui provenaient de déchets alimentaires et de matières fécales. Cette pollution organique a conduit à la croissance des cyanobactéries Planktothrix et Microcystis, appelées «algues bleues», qui produisent des toxines potentiellement mortelles. Résistantes à l’ébullition, elles impactent gravement la santé même en cas de faible concentration.
Autorités intoxiquées
Seules les autorités de Tikal avaient accès aux réservoirs contaminés. Elles pouvaient souffrir d’intoxication et avoir du mal à gouverner la ville. C’est la raison pour laquelle la crédibilité du pouvoir aurait pu être ébranlée, supposent les chercheurs. Tous ces facteurs, y compris la sécheresse et la pénurie d’eau et de nourriture, auraient abouti à la démoralisation de la population et à l’abandon de la ville.