Les habitants de la station autrichienne de sports d'hiver d'Ischgl, où de nombreux Européens auraient été infectés par le nouveau coronavirus, sont 42% à présenter des traces d'une contamination au Covid-19 confirmant le statut de foyer épidémique de cette destination touristique, selon une récente étude.
Les autorités locales sont critiquées pour avoir réagi trop tard face aux premiers cas détectés et pour avoir contribué à la propagation du virus en Europe. Des plaintes ont été déposées auprès de la justice autrichienne et une enquête préliminaire est en cours, rappelle l’AFP.
Anticorps présents, mais pas d’infection
Selon une étude menée fin avril, 42,4% des personnes testées présentent des anticorps attestant d'une exposition au virus, a indiqué Dorothee von Laer qui dirige l'Institut de virologie de la faculté de médecine d'Innsbruck.
«Il y donc eu 85% de ces personnes chez lesquelles l'infection n'a pas été détectée», a noté le professeur von Laer. Elle estime de ce fait probable que le virus ait circulé dans la station «au moins dès la seconde moitié de février» alors que le premier cas rendu public date du 7 mars. Parmi les habitants contaminés, deux malades du Covid-19 sont décédés.
Les chercheurs autrichiens ont prélevé des échantillons sanguins auprès de 1.473 personnes, soit 79% des résidents d'Ischgl.
Bilan en Autriche
En dépit du foyer d'Ischgl, le nombre de contaminations a été relativement limité en Autriche avec 17.388 cas ayant fait 698 morts à ce jour, dans le pays de près de 9 millions d'habitants.
Depuis la levée progressive des restrictions imposées mi-mars, le nombre de nouvelle contaminations quotidiennes se situe ces dernières semaines entre une vingtaine et une cinquantaine.