La fondation 30 millions d’amis a manifesté sa colère vendredi 26 juin après avoir appris qu’un décret adopté le 17 mars assouplit les règles sur la provenance des animaux utilisés à des fins scientifiques. Elle affirme que les particuliers peuvent désormais vendre leur animal de compagnie à un laboratoire.
«La porte ouverte au pire! Élevages de chiens de chasse, particuliers, n'importe qui peut vendre son animal à un laboratoire», résume l’association, qui reproche au gouvernement d’avoir fait passer cette loi en toute discrétion au début de l’épidémie.
Auparavant, seuls les éleveurs et fournisseurs agréés pouvaient le faire, uniquement pour des animaux élevés à cette fin, sauf dérogations exceptionnelles.
Des dérogations délivrées que «lorsque la production des éleveurs agréés est insuffisante ou ne convient pas aux besoins spécifiques du projet». C’est précisément cette condition qui a été supprimée par le parlement.
Une alternative aux animaux
«Le gouvernement nous impose un retour en arrière de plus de 30 ans» et «montre le manque de volonté politique pour chercher des méthodes substitutives à l'expérimentation animale», s’indigne la présidente de la fondation Reha Hutin. Elle rappelle que 30 millions d’amis soutient le développement du test Valitox. Il consiste à analyser des cellules humaines en culture afin de déceler l’éventuelle toxicité aiguë d’une substance, et ce sans utiliser d’animaux.
Une majorité écrasante contre
30 millions d’amis se réfère également à son baromètre Ifop effectué en 2020 selon lequel 86% des Français sont pour l’interdiction de l’expérimentation animale. La fondation a ensuite lancé une pétition destinée au président de la Commission européenne afin de mettre fin à cette pratique, laquelle a déjà récolté plus de 350.000 signatures sur un objectif d’un million.
L’Union européenne a déjà interdit en 2013 le test des produits cosmétiques sur les animaux, mais 12 millions d’animaux sont toujours tués en laboratoire dans le cadre d’autres expérimentations, affirme l’association. Elle justifie notamment que ces tests sont «éthiquement condamnables, scientifiquement peu fiables et très onéreux».