Un dealer est remis en liberté, la justice estime qu’il a été «contrôlé parce qu’il est Noir»

Après avoir été contrôlé à Créteil avec du cannabis et de la cocaïne, un dealer a été remis en liberté par le parquet, lequel estime que l’interpellation s’est faite sur fond de racisme. La décision ne passe pas auprès des policiers, d’autant que l’un d’eux est Noir.
Sputnik

Mardi 23 juin, des policiers en civil de la brigade anticriminalité ont interpellé un jeune homme d’origine africaine d’une vingtaine d’années à Créteil. Devant un point de deal connu des forces de l’ordre, ce dernier a éveillé les soupçons lorsque, sur son scooter, il a écrit quelque chose sur son portable puis a allumé son GPS, relate Le Parisien.

Un jeune dealer prend un policier pour un client, le geste ne passe pas

Un élément banal, mais qui a suffi aux policiers pour se décider à le contrôler. «Cela s’appelle du flair. Les types sont payés pour en avoir», a justifié l’un d’eux. Très rapidement, ils ont découvert de l’herbe et de la résine de cannabis, dont l’odeur émanait du suspect. Ils ont également saisi des sachets de cocaïne. L’individu ne s’est pas rebellé. «Le contrôle s’est bien passé, le gars était correct», a précisé un fonctionnaire.

Arrivés au poste, les policiers ont dû prévenir le parquet de Créteil, précisant notamment la raison de l’interpellation. Il est en effet interdit de contrôler quelqu’un sur la base d’un «flair», élément auquel la magistrate a particulièrement insisté. «En fait vous l'avez contrôlé parce qu'il est Noir», aurait-elle dit, selon les témoignages des agents auprès du quotidien.

Un policier noir a procédé au contrôle

Le parquet a dès lors ordonné sa libération. De l’aveu même de la magistrate, le contexte de racisme au sein de la police a compliqué la situation. «Dire que la raison du contrôle c'était la couleur de peau du suspect, ça, on ne l'encaisse pas du tout», a déploré un policier.

Mais un élément n’a visiblement pas été pris en compte, c’est que l’agent qui a procédé au contrôle est lui d’origine africaine. Jeudi 25 juin, la direction départementale de la police et la procureure se sont expliquées sur cette affaire qui a été requalifiée en «maladresse» afin d’éviter tout incident.

Sur le procès-verbal rédigé par les policiers, la raison invoquée était que le conducteur avait démarré son scooter sur le trottoir. Une petite infraction qui était néanmoins suffisante pour assurer la légalité du contrôle. Avec la libération du dealer, les policiers n’en sauront pas davantage sur ce trafic de stupéfiants.

Discuter