Dans une volonté de renforcer sa défense face à la menace nord-coréenne, le Japon cherche à acquérir une capacité de frappe indépendante, a rapporté Japan Today. C’est une option qu’a envisagée le ministre japonais de la Défense, Taro Kono, jeudi 25 juin lors d’une conférence de presse.
«Je ne pense pas que nous excluions une quelconque option avant les discussions», a-t-il répondu quand un journaliste lui a demandé si le Conseil de sécurité nationale examinait l’option d’une capacité de frappe.
Changement de stratégie
Une telle possibilité changerait fondamentalement la stratégie militaire de Tokyo, qui cherche désormais à obtenir la possibilité de stopper de potentielles attaques nord-coréennes par missile balistique et de contrer la menace grandissante que représente la Chine.
Selon le ministre, si le pays adopte une stratégie de «frappe préventive» ou «première frappe», il faudra avant tout définir clairement ce qu’il entend par ce concept puis examiner si c’est une option viable.
L’un des principaux obstacles réside dans le fait que le Japon ne possède pas de capacités de ciblage par satellite, lesquelles sont nécessaires pour atteindre des lanceurs mobiles, indiquent les experts cités par Japan Today.
Abandon du système américain
Cette déclaration intervient au moment où le Japon a pris la décision d’annuler le déploiement du système américain de défense antimissile Aegis Ashore, dont les complexes devaient être installés dans la préfecture d’Akita, dans le nord, et de Yamaguchi, à l’ouest. Le contrat avait été signé en 2017 pour un montant de 180 milliards de yens (1,5 milliard d’euros), dont 12,5 milliards ont déjà été payés.
L’abandon du système Aegis Ashore pourrait être compensé par l’augmentation du nombre d’avions d’alerte rapide ou le déploiement de drones qui surveilleraient les sites de missiles et pourraient lancer une attaque en cas de menace considérée comme imminente.